C'est le branle-bas de combat au complexe sidérurgique El Hadjar (Annaba). Quatre ouvriers expatriés sont atteints d'une maladie non identifiée, présentant des symptômes de détresse respiratoire aiguë. L'un d'eux a rendu l'âme mardi dernier au service de réanimation de l'hôpital Dorban, relevant du CHU de Annaba. Il s'agit de Victor Manuel Markez Da Silva, un Portugais de 52 ans. Evacué dimanche dernier vers l'hôpital Dorban par le service médical du complexe El Hadjar, il a été admis au service pneumologie avant d'être transféré immédiatement à l'hôpital Ibn Sina. Il était venu récemment en Algérie avec la nouvelle société portugaise Person qui a remplacé l'entreprise italienne Ferreti, chargée de la rénovation du haut fourneau n°2, avons-nous appris de sources proches de la direction de Sider El Hadjar. L'épouse et le père de Victor Manuel Markez Da Silva ont exigé une autopsie à l'effet de diagnostiquer les raisons ayant entraîné son décès ; les résultats n'ont pas été communiqués. Souffrant de la même pathologie, trois autres étrangers, également de nationalité portugaise, ont été hospitalisés. Agé de 46 ans, le collègue du défunt, Albano Ferreira, a été évacué le 10 août vers le même hôpital. Muni d'un arrêt de travail de sept jours, il a quitté l'établissement avant d'être rapatrié, jeudi dernier, par son employeur, la société Person. Selon une source hospitalière, Miguel Rohohde Serreira, un autre Portugais travaillant pour la société italienne Pole Wurth (chargée également de la rénovation du HF dans le cadre de la sous-traitance), âgé de 54 ans, a été pris en charge mercredi par le même service. Quant au quatrième malade, encore un Portugais de 49 ans, il a reçu le même traitement avec un arrêt de travail d'une semaine. Le dénominateur commun de ces victimes de détresse respiratoire aiguë est la nationalité portugaise et aussi qu'ils travaillent dans le même atelier, c'est-à-dire au niveau du HF n°2 et sont logés tous à l'hôtel Seybouse international de Annaba. Ce qui implique qu'ils sont victimes de la même maladie, non identifiée encore. Rappelons qu'en juin dernier, deux Turcs ont trouvé la mort suite à une chute dans le même atelier. Cela dénote que les conditions de sécurité professionnelles sont négligées dans ce complexe sidérurgique, à l'arrêt depuis octobre 2015.