Plus de 6000 migrants installés depuis plusieurs années dans la «jungle» de Calais (Nord) ont commencé à être répartis dans des centres d'accueil en France. Deux tiers de migrants ont quitté la «jungle» de Ca- lais en direction des centres d'accueil mis à leur disposition dans toute la France. C'est lundi dernier vers 8h que des migrants soudanais, somaliens et afghans ont pris place dans les bus qui devaient les conduire vers d'autres régions de France. Un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place. Environ 800 poli- ciers du côté français et 200 du côté de la frontière belge afin d'éviter que ces migrants ne se réfugient dans ce pays voisin. Les premières personnes qui ont quitté la «jungle» de Calais dans le nord de la France l'ont fait de façon volontaire. Après des tentatives infructueuses pour atteindre l'Angleterre située à quelques kilomètres à vol d'oi- seau de Calais, ils se sont rési- gnés à accepter d'aller dans des centres d'accueil parsemés à travers la France. L'opération de transfert s'est déroulée globalement dans de bonnes conditions et en présence de plus de 500 journalistes du monde entier. Elle se poursuivra tout au long de la semaine. La préfecture de Calais devait com- mencer à détruire les tentes laissées par les migrants afin d'éviter que d'autres ne s'y installent. Certains migrants ont opté pour la Bretagne (ouest de la France), d'autres pour la Bourgogne (centre), pour le sud comme Perpignan, Béziers, Mont- pellier ou Marseille. Ils ont choisi leur destination en cochant sur la carte géographique française, sans vraiment connaître les régions vers lesquelles ils allaient être dirigés. Les bénévoles des associations sur place ont distribué des colliers colo- rés en fonction de la destination : les cordons bleus pour l'ouest de la France, les rouges pour le centre et ainsi de suite. Près de 6000 migrants vivent dans la «jungle» de Calais. Leur objectif est d'atteindre l'Angle- terre en embarquant clandestinement sur des bateaux qui traversent la Manche. 4% des clandestins retournent dans leurs pays d'origine Mais de nombreux irrésistibles re- fusent de quitter Calais pour les régions françaises. Ils veulent coûte que coûte rejoindre l'Angleterre où ils ont des familles ou des cousins. C'est le cas notamment de nombreux Afghans qui disent ne pas vouloir vivre en France. L'Etat français a mis en place une procédure d'accompagnement de tous les migrants installés dans des centres d'accueil. Tous vont per- cevoir une somme d'argent quoti- dienne de 17 euros. Une famille de quatre personnes devrait toucher plus de 450 euros. Parallèlement, les réfu- giés doivent déposer une demande d'asile d'ici quatre mois. Ceux dont les dossiers seront acceptés pourront rester en France et chercher du tra- vail. Les autres devront quitter le ter- ritoire français car leur présence sera illégale. Mais selon les statistiques, seuls 4% des clandestins retournent vers leurs pays d'origine. En France, l'accueil des réfugiés divise la classe politique. Certains y voient une chance de repeupler les territoires désertés, d'autres une charge qui pèsera encore davan- tage sur le budget de la France. De nombreux centres d'accueil ont été incendiés dans le sud de la France pour protester contre l'arrivée des réfugiés. A Béziers par exemple, l'ancien président de Reporters sans frontières, Robert Menard, actuel maire au nom de l'extrême droite, compte organiser un référendum en janvier prochain pour demander à ses concitoyens s'ils sont d'accord ou non pour recevoir une quarantaine de réfugiés. Mais la réponse est d'ores et déjà connue puisque le maire de la ville a lancé une campagne de communication et d'affichage pour dire «non» à l'arrivée des migrants. La France est critiquée par de nom- breux pays étrangers, notamment le Canada et les pays nordiques pour sa politique antimigrants. Pour une po- pulation de 65 millions de personnes, elle n'a reçu que 27 000 réfugiés. L'Allemagne plus d'un million et la Turquie plus de deux.