- L'enquête que vous avez déjà menée dans le milieu scolaire démontre que 5% des élèves sont obèses et 13% en surpoids. Les recommandations de la SAN (Société algérienne de nutrition) ont-ils réellement eu des échos dans le milieu scolaire (changement d'habitudes alimentaires) ? Un diagnostic nutritionnel auprès des enfants et des adolescents a permis de noter certaines mauvaises habitudes (excès de boissons sucrées et d'aliments type fast-food, la non-consommation du petit déjeuner, le grignotage…), que ce soit dans des établissements primaires ou au collège. Des doctorantes bien formées dans le domaine de l'éducation nutritionnelle, qui ont réalisé des ateliers auprès des enfants sur ce qu'est une alimentation saine et équilibrée, ont également essayé, à l'aide de questionnaires adaptés, de voir si l'alimentation des enfants se rapprochait de celle de l'alimentation type méditerranéen. Malheureusement, certains avaient un score très éloigné. Les parents, informés des résultats, ont bien voulu faire participer leurs enfants à une intervention nutritionnelle qui se rapprochait de l'alimentation type méditerranéen. Un suivi est en cours auprès des enfants. La mise en place d'un programme d'éducation nutritionnelle au profit de l'ensemble des enfants et des adolescents recrutés afin de sensibiliser et promouvoir une alimentation équilibrée associée à une activité physique régulière : ateliers organisés sur l'éducation nutritionnelle au sein de l'école sur les groupes d'aliments, la pyramide alimentaire, les équivalences alimentaires, la répartition journalière des repas, l'importance de la prise régulière du petit déjeuner, les bienfaits de l'activité physique, la qualité du sommeil… La mesure de l'impact de l'éducation nutritionnelle sur les connaissances et les habitudes alimentaires est en cours. - L'école joue-t-elle son rôle dans l'orientation des comportements des enfants (éducation nutritionnelle) ? Je sais que dans le programme au niveau primaire, deux ou trois leçons sont présentées sur les aliments et la pyramide alimentaire. Je n'ai pas connaissance d'une orientation quelconque sur le changement des habitudes alimentaires des enfants en milieu scolaire. Mais lors de notre intervention, certains chefs d'établissement étaient intéressés et encourageaient cette initiative. - Outre le problème du surpoids, certains élèves souffrent de la sous-alimentation. Avez-vous des statistiques concernant cette dernière. La sous-alimentation est-elle un problème propre à certaines régions du pays (communes pauvres) ? Notre étude transversale précédente a porté sur 400 adolescents (sex ratio G/F : 180/220), recrutés au niveau des établissements scolaires et âgés de 11 à 17 ans. L'analyse anthropométrique a montré que 66% des adolescents sont normo-pondéraux, la maigreur représente 16%, le surpoids 13% et 5% des adolescents sont obèses. - Qu'en est-il des boissons gazeuses, le taux de sucre ajouté correspond-il aux normes fixées par l'OMS ? Dans notre étude, chez les adolescents en surpoids et obèses, une augmentation de l'apport en sucre et en graisses saturées est observée, comparés aux normo-pondéraux. Le prix de référence pour un repas à la cantine scolaire est de 45 DA en 2016. Que vaut ce montant du point de vue nutritionnel quand on sait que le niveau d'inflation est élevé ? Le coût d'un repas relativement équilibré dépasse les 100 DA, apportant une portion de protéines animales ou végétales, une portion de féculents ou légumineuses, une portion de légumes, un laitage ou un fruit de saison. La contribution des parents d'élèves est de pouvoir fournir un repas correct et équilibré à leurs enfants.