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«Le mode de consommation des Algériens est bloqué dans son évolution»
Dr Hadj Lakehal Belkacem, nutritionniste :
Publié dans La Tribune le 30 - 08 - 2008


Photo : Sahel
Par Karima Mokrani
LA TRIBUNE : Nous constatons un changement manifeste des habitudes alimentaires chez les Algériens.
Pouvez-vous nous situer ce changement ?
Dr Hadj Lakehal : Ce qui est évident, c'est que les Algériens ont un mode alimentaire basé essentiellement sur les céréales. En comparaison des années précédentes, nous constatons que ces mêmes Algériens habitent de plus en plus en ville, font moins d'activité physique… et deviennent de plus en plus sédentaires. Et c'est là tout le problème : l'absence d'activité physique favorise les excédents en calories et en glucides.
Tout ce qui est épargné (n'est pas dépensé) sera capitalisé. Pour 9 000 calories, on aura un kilo de poids de plus. Les contraintes liées au travail (l'éloignement, le manque de moyens de transport…) et aux faibles revenus du citoyen moyen ne sont pas pour arranger les choses.
Les Algériens sont donc amenés à manger souvent en dehors de chez eux et prennent des repas rapides, à bon marché, dans des fast-foods et quatre saisons…
(ils ne peuvent se permettre de vrais repas).
Ils prennent du gras, des glucides, des boissons gazeuses souvent accompagnés d'un café bien sucré.
Aujourd'hui, nous nous retrouvons avec des risques de surpoids, non seulement chez les adultes, en particulier les femmes, mais aussi chez les enfants.
Plus de 53% des femmes âgées de plus de 35 ans ont du surpoids ou sont obèses, selon l'enquête «Stape by stape» réalisée par l'OMS dans les deux wilayas, Sétif et Mostaganem. Les hommes aussi tendent à l'être, 20%.
La même tendance se dessine chez les enfants en bas âge, les écoliers et les adolescents. Il faut dire aussi que nous avons un héritage culturel et esthétique qui favorise la corpulence physique.
Nous aimons ce qui est dodu, bien en chair.
Avec tout ce que cela engendre comme maladies !
Effectivement. Dès qu'on a du surpoids ou de l'obésité, il y a risque d'apparition de diabète, de maladies
cardio-vasculaires et aussi de cancers.
Certains cancers sont liés au mode d'alimentation. Il faut aussi prendre en considération la longévité des Algériens (la moyenne d'âge est de 80 ans dans la métropole et 74 ans dans les wilayas déshéritées). Cela veut dire que les maladies chroniques seront de plus en plus lourdes à prendre en charge.
Comment considérez-vous donc ce mode d'alimentation ?
C'est un mode de consommation basé sur les céréales, qui reste bloqué dans son évolution. Il y a des améliorations depuis les années 60 (les Algériens mangent à leur faim, améliorent leurs repas), mais ne mangent pas assez de produits animaux, et, surtout, pas assez de fruits et légumes (fibres alimentaires, minéraux et antioxydants). Pour arriver à cette deuxième étape, il faut avoir un pouvoir d'achat supérieur et un niveau de culture nutritionnelle plus élevé (connaître la composition des aliments, leur intérêt nutritionnel et les besoins de l'organisme). Nous devons faire en sorte de développer la culture nutritionnelle chez tous les
Algériens, à commencer par les ménagères, les enfants à l'école (les cantines scolaires), les jeunes à l'université (restaurants universitaires), etc. *
Les aliments de qualité restent chers, pas à la portée des bourses moyennes…
Il faut savoir acheter les bons aliments à bon prix. Méfiez-vous des préjugés.
Certains produits sont très chers, mais pas intéressants du point de vue nutritionnel et vice versa. La sardine, le merlan et le rouget sont à des prix quatre à cinq fois différents, alors que la valeur et la qualité des protéines est la même. Les deux derniers ont, toutefois, un prestige social, en revanche, la sardine est quelque peu
dévalorisée. On l'appelle, d'ailleurs, le poisson du pauvre. Evitez aussi les primeurs. Les fruits et légumes du début de saison ne sont pas intéressants du point de vue nutritionnel. Ils n'ont pas atteint la plénitude nutritionnelle, pourtant ils sont chers. Même chose pour ceux d'arrière-saison. Ceux de la saison sont les meilleurs et si possible ceux de la région (ne subissent pas les problèmes de transport, les fortes chaleurs…). Il faut vraiment connaître l'intérêt nutritionnel des aliments pour choisir les meilleurs, et ce, en fonction du budget et du goût.
C'est le travail des nutritionnistes ?
C'est notre travail d'informer et de sensibiliser, mais nous n'avons pas les moyens de communication. Vous, les
médias, si. C'est à vous donc de nous aider à transmettre la bonne information au bon moment. Il faut que tout le monde s'y mette et de façon continue. Il ne faut pas se satisfaire de petites campagnes.
Autre chose, le côté culinaire. Il faut savoir préparer les aliments de façon à les faire accepter même aux personnes affirmant ne pas les aimer. Certaines personnes n'aiment pas le poisson pour la simple raison qu'elles ne savent pas le préparer. Pourquoi ne pas faire alors des efforts pour apprendre les bonnes recettes ? On peut faire de très bonnes choses avec des aliments moins coûteux.
Il y a moins de quinze jours, la tomate était à seulement 10 DA le kilo, la carotte à 25 DA… et les légumes à la portée de toutes les bourses.
Le Ramadhan débute cette semaine. Ce sera, comme chaque année, l'engouement pour les pâtisseries
orientales, kelbelouz, zlabia… et aussi les boissons gazeuses. Que conseillez-vous aux jeûneurs ?
Le plus important, c'est de répondre aux besoins de l'organisme de façon équilibrée, sachant tout de même qu'ils diminuent en fonction de l'activité physique. Il faudrait donc savoir reconstituer les prises alimentaires d'avant le Ramadhan (petit déjeuner, déjeuner et dîner). Il faudrait aussi éviter de consommer en un seul repas. L'organisme est pris de court, il fait donc appel à tout son système d'alerte, et cela le fatigue. Il faudrait aussi éviter les excès, notamment les boissons sucrées, les boissons gazeuses, les pâtisseries et aussi les boissons chaudes, comme le thé, le café. Il y a aussi le problème du tabac. Il faudrait faire des efforts pour le diminuer, voire l'arrêter complètement. Autre chose, le sommeil. Nos jeûneurs ont tendance à veiller tard la nuit. Ils ne dorment pas assez, cela est très mauvais pour la santé et l'équilibre psychique. Pour ce qui est de la répartition de l'alimentation pendant le Ramadhan, rappelons d'abord la nécessité de ne pas abuser des deux blancs (le sel et le sucre). Pour reconstituer les prises alimentaires d'avant le Ramadhan, il faudrait essayer d'avoir quelque chose qui correspond au petit déjeuner juste après la rupture du jeûne, au repas de midi, aux environs de 21h30 à 22h30 et, enfin, au repas du soir, au s'hour. Pour le premier repas après l'adhan, il faut prendre du liquide, quelque chose qui puisse apporter de l'énergie rapidement et qui puisse amortir la digestion. Ce qui est
recommandé, un peu de lait (un demi-verre), quelques dattes et la chorba. Cela apportera des minéraux, des protéines, mais aussi des glucides. Ce qui remettra la machine en marche. On peut aussi prendre de l'eau et du jus. Evitez les boissons gazeuses. On peut aussi prendre un fruit, une salade et arrêter là !
Pas de plat de résistance ?
On le laisse après. On peut aussi prendre un café. Sinon, aux environs de 22h, 22h30 mn, on fait un vrai repas
équilibré. Il faudrait éviter le gras. Cela ne veut pas dire qu'on ne doit pas en prendre, mais il ne faudrait pas en abuser. Il faudrait savoir varier, diversifier et améliorer le repas. L'idéal est, bien sûr, d'avoir une préparation culinaire saine. Les Algériennes maîtrisent les cuissons à l'eau, à la vapeur, mais non les fritures. Elles abusent de la chaleur et détruisent une partie de la valeur nutritionnelle du produit. Il faudrait aussi éviter ce qui est froid. Ça n'étanche pas la soif, et c'est mauvais pour la santé, surtout pour les enfants (problèmes d'angine…).
Pour le dernier repas, il faudrait avoir le courage de se lever le matin. Le plus tard possible avant le moment du s'hour.
Il faudrait avoir un repas bien équilibré, comme celui de 22 heures, par exemple, léger de préférence. On peut donc faire un repas équilibré en volume, sans exagérer.
En somme, il faudrait essayer de reconstituer la journée d'avant le Ramadhan : l'équivalent des trois repas en diminuant la quantité. L'objectif est de répondre aux besoins de l'organisme, mais en quantité moindre. Il faut éviter d'en prendre en quantité.
Le tabac, il faut s'en débarrasser. L'autre impératif majeur, le repos. Ne pas veiller pour pouvoir se réveiller au s'hour, en ayant un minimum de repos.


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