Les villages de la commune de Bouzeguène, 60 km à l'est de Tizi Ouzou, vivent une crise d'eau des plus difficiles et des plus longues. Les citoyens sont soumis à un régime tenace en matière de restriction de l'alimentation en eau potable. Les habitants ne savent même pas combien de jours il faut attendre pour prétendre à un hypothétique filet d'eau. Cela fait plus de trois semaines que les ménages attendent l'arrivée de l'eau. Les ménages vivent l'enfer des jerricans à sec pendant plusieurs jours. «Nous n'avons même pas de quoi préparer le repas. Quant à se doucher, c'est un luxe pour de nombreux villageois de la commune», avouera avec dépit une mère de famille, qui utilise de l'eau minérale pour laver la vaisselle. Même la mise en service partielle des forages de Boubhir n'a pas réglé le problème puisque l'eau n'arrive pas aux villages situés à l'est du chef-lieu communal. Depuis plus de dix jours, la source d'Aderdar est réservée à l'alimentation du réservoir de 1000 m3 d'Aït Ikhlef. Ainsi, tous les villages desservis à partir de ce réservoir sont privés d'eau, alors que l'autre partie des villages, notamment ceux du côté du plateau de Loudha, reçoivent l'eau de Boubhir. Autant dire que le problème de l'eau à Bouzeguène va encore perdurer même avec les nouveaux forages. Certains agents de l'ADE évoquent, pour l'été prochain, un plan de distribution qui sera ramené de un jour sur 25 comme cette année à un jour sur 10, voire plus. Les prévisions sont plus optimistes, mais la restriction dans la distribution continuera. Pour les villageois, cette crise est due à la mauvaise gestion et non pas au manque d'eau.