Durant le colloque, des thèmes d'importance ont été développés, comme l'état actuel des ressources en eau, les enjeux et défis futurs à relever. Dans le cadre de ses activités en Algérie, le projet de Coopération régionale pour une gestion durable des ressources en eau au Maghreb (CREM) et en collaboration avec l'Institut de l'université panafricaine pour les sciences de l'eau et de l'énergie (y compris le changement climatique) PAUWES, l'université Aboubakr Belkaïd de Tlemcen et l'Ecole nationale polytechnique d'Alger (ENP) a organisé, et ce, pendant trois jours (du 23 au 26 octobre) à Tlemcen des Journées maghrébines ayant pour thème «L'eau, un enjeu pour la sécurité alimentaire au Maghreb». Durant ce colloque, des thèmes d'importance ont été développés, comme l'état actuel des ressources en eau, les enjeux et défis futurs à relever, les changements climatiques, les inondations, la sécheresse, la mobilisation et la protection des ressources hydriques et conservation des sols, l'eau non conventionnelle et sa réutilisation, la technique d'irrigation et de drainage, la gestion intégrée et la bonne gouvernance, entre autres. Selon Mohamed Amokrane Abdelli, expert national à la CREM, bureau Algérie, «l'eau est une ressource limitée dans l'espace maghrébin. Cette ressource est particulièrement sous tension dans les pays du Maghreb sous les effets conjugués des besoins toujours plus grands d'une population croissante, du développement urbain, du tourisme, de l'industrie, de l'irrigation des surfaces agricoles et des prélèvements d'eau qui ne cessent d'augmenter». Très réaliste — d'aucuns diront alarmiste — M. Abdelli expliquera les causes de la vulnérabilité de la région du Maghreb. «La répartition inégale des précipitations et des ressources en eau superficielles et souterraines augmente la vulnérabilité de la région. De plus, le changement climatique bouleverse les équilibres géographiques et saisonniers, menace la production agricole et la sécurité alimentaire, exacerbe les tensions, créant des incidences dans ce rapport déjà complexe entre le monde agricole et l'eau.» A ce propos, nous apprendrons durant ce colloque que dans le monde 70% de l'eau prélevée est utilisée par l'agriculture, tandis que dans de nombreux pays en développement, ce chiffre atteint 85 à 95%. «Il faut donc gérer de façon rationnelle les ressources, répondre aux besoins et anticiper les conflits d'usage qui s'imposent désormais à tous», conseille M. Abdelli. La FAO estime que les terres irriguées dans les pays en développement augmenteront de 27% d'ici 2030, mais que la quantité d'eau utilisée par l'agriculture n'augmentera que de 12% grâce à l'amélioration des techniques d'irrigation économe en eau. Des réformes politiques du secteur de l'eau sont en cours dans tous les pays du Maghreb.