Les éditions Alem El Afkar viennent de publier ouvrage d'histoire de haute facture intitulé Amar Ouzegane : Le révolutionnaire heureux. Le livre Amar Ouzegane : Le révolutionnaire heureux est un ouvrage posthume portant sur l'engagement, le militantisme, le nationalisme et surtout les convictions politiques - il est communiste - de Amar Ouzegane (1010-1981). Un ouvrage à hauteur d'homme. De dimension jurant avec la quadrature du cercle. Un ouvrage regroupant une somme d'articles et autres documents déclinant la grandeur de cet homme politique. Un visionnaire, humaniste et animé d'une extraordinaire tolérance. Dans sa préface, d'emblée Mohamed Saïd, ancien ministre, annonce la couleur politique de Amar Ouzegane. Et sans ambages. «A l'indépendance, je suis encore adolescent quand j'entends parler pour la première fois de Amar Ouzegane. Dans le milieu familial, son nom, prononcé avec ironie, est accompagné de l'épithète ‘‘communiste'', synonyme de ‘‘kafer'', de mécréant, d'athée rejeté par la société. Plus tard, j'apprendrais incidemment son engagement dans les rangs de la Révolution armée (novembre 1954, contre le colonialisme français), sans plus. A vrai dire, je ressens une certaine sympathie pour cet homme. J'ai l'impression qu'il est mal compris ou mal jugé. Aussi, c'est avec plaisir que j'ai accepté de préfacer le présent recueil, ce qui m'a permis de remonter le parcours de cet exemple de militant révolutionnaire, depuis son enfance jusqu'à sa mort». Une compilation, un legs, pour la postérité résumant un parcours d'un battant et combattant. Amar Ouzegane, issu d'une famille kabyle. Il a de qui tenir. Son grand-père paternel est mort les armes à la main, aux côtés de Hadj Mohamed Mokrani, le résistant et chef historique de l'insurrection de 1871. A 16 ans, il est secrétaire des Jeunesses syndicalistes. A 34 ans, il est nommé rédacteur en chef de l'hebdomadaire clandestin La lutte sociale, futur organe central du parti communiste algérien (PCA). Il entre en clandestinité, il est incarcéré de 1940 à 1943. En 1945, il est élu député PCF d'Alger, il deviendra à cette occasion le premier secrétaire du PCA, avant d'en être exclu le 30 décembre 1947 à cause de ses positions nationalistes et révolutionnaires. Il se rapproche de l'Association des oulémas, de Mohamed Bachir El Ibrahimi, Ahmed Taleb El Ibrahimi… Mohamed Saïd préfaçant Amar Ouzegane : Le révolutionnaire heureux, soulignera : «L'histoire retiendra qu'Ouzegane, quels que soient les avis des uns et des autres de sa génération et l'épaisseur des séquelles de leurs vieux contentieux, a été un anticolonialiste acharné qui a crié haut et fort en 1952 : ‘‘La politique coloniale de la France est un crime contre l'humanité''.»