Les déchets collectés sont systématiquement enfouis sans passer par le tri et la récupération. La ville de Tizi Ouzou a abrité deux opérations de volontariat ces deux dernières semaines. Ces initiatives entrant dans le cadre de la protection de l'environnement ont vu la mobilisation d'importants moyens humains et matériels. Elles ont d'ailleurs permis la collecte de pas moins de 666 tonnes de déchets en tous genres. Une réussite donc pour les autorités qui se réjouissent d'avoir réuni pour cette action « plusieurs secteurs » dont des directions de wilaya, l'APC de Tizi Ouzou, l'EPIC CODEM, l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), l'Office national de l'assainissement (ONA), la Société de Distribution d'électricité et de gaz du Centre (SDC), l'Entreprise régionale du génie rural (ERGR) et l'Algérienne des eaux (ADE). Elles montrent aussi leur satisfaction quant à la quantité des déchets ramassés. Les 666 tonnes de différents détritus ont été transférées au Centre d'enfouissement technique (CET) de Oued Fali, près de Tizi Ouzou. Quelques rares promoteurs dans le domaine de la récupération ont profité de l'occasion pour recueillir des quantités de matières premières nécessaires à leur industrie, notamment le plastique. Le reste des déchets a fini, comme d'habitude dans le casier du CET. Sa capacité de stockage est pourtant bien dépassée. Le ministre des ressources en eau et de l'environnement, Abdelklader Ouali l'avait d'ailleurs constaté lors de sa dernière visite dans la région, il y a quelques semaines. Il n'a pas manqué d'insister sur l'urgence d'abandonner les anciennes habitudes d'enfouissement sans passer, au préalable, par le tri sélectif. Une manière de «rationaliser» l'utilisation du CET mais aussi de passer à l'étape «économique» dans la gestion des déchets. L'exemple aurait pu venir, cette foi-ci, d'en haut afin d'assurer la sensibilisation du citoyen à cette action projetée. Sauf que les recommandations du ministre n'ont pas encore été observées et les habitudes n'ont pas changé dans la wilaya. D'énormes quantités de déchets sont ramassées au quotidien, en plus de celles issues des campagnes de nettoiement, comme cela a été le cas ces deux dernières semaines et sont systématiquement enfouies au CET. Le tri sélectif attendra puisqu'à Oued Fali l'on se contente encore d'untaux de 2% de récupération. Il sera sans doute revu à la hausse une fois que le centre de tri affecté à Tizi Ouzou sera achevé. Le projet lancé en réalisation en 2012 n'a toujours pas été livré. Les campagnes de volontariat peuvent être aussi une autre façon de sensibiliser la population au tri. Il aurait été plus avantageux, en effet, de donner l'exemple du «tri en amont» prôné par Abdelkader Ouali. Une simple organisation des volontaires et un plan d'action auraient sans doute suffi à effectuer le tri lors de la collecte des ordures aux quatre coins de la ville vu les moyens déjà déployés. Les deux opérations avaient pour rappel mobilisé plus de 1 500 personnes, 166 engins ayant effectué près de 230 rotations.