C'est le branle-bas de combat au siège de la wilaya. Toutes les structures à même d'apporter leur concours et leur contribution pour endiguer la propagation du virus H7N1 sont sur le pont. La Conservation foncière, la direction de l'agriculture (notamment et spécialement son département vétérinaire, le plus impliqué sur la ligne de front), la direction de l'environnement, la direction de la santé et de la population, les services de sécurité, la Protection civile, entre autres, ont été réunis dans l'urgence au cabinet de la wilaya de Ghardaïa pour mettre chacun devant ses responsabilités et fixer la conduite à tenir pour d'abord contenir le virus dans son foyer actuel, puis l'enrayer. Ceci passe, en sus de la fermeture momentanée du lac de Sebkhat El Maleh et de toutes les zones humides de la wilaya de Ghardaïa, par une interdiction totale aux citoyens et au bétail des espaces suspectés de favoriser l'émergence du virus H7N1. C'est ainsi donc que présidée par Kamel Nouisser, le SG de la wilaya de Ghardaïa, cette réunion a débouché sur l'instauration d'un dispositif de surveillance et de prospection de tous les élevages avicoles domestiques ainsi que des prélèvements et tests sérologiques pour détecter la moindre infection au virus H7N1 dans ces élevages et d'intervenir au pied levé par une mobilisation vétérinaire pour l'éradication rapide du virus détecté, avant sa propagation. Selon les services vétérinaires de la wilaya de Ghardaïa, «cette influenza aviaire se limite aux oiseaux migrateurs. Les 1816 oiseaux morts, infectés par le virus H7N1, sont tous des oiseaux migrateurs. A ce jour, aucune incidence n'a été détectée sur le cheptel avicole local, qui est, nous vous rassurons, sain». Pour rappel, plus de 1800 cadavres de volatiles, dont une grande partie de tadornes casarcas, des poules d'eau, des sarcelles marbrées et des canards à col vert ont été ramassés depuis septembre dernier à ce jour dans la zone humide du lac de la Sebkhat El Maleh, située à la sortie sud du chef-lieu de la circonscription administrative d'El Ménéa (275 km au sud de Ghardaïa) et classée zone humide d'importance internationale en 2004 par la convention de Ramsar. L'alerte a été donnée, rappelons-le, par les éléments de la Conservation des forêts de la wilaya de Ghardaïa. Les services de la Conservation forestière et vétérinaires de la wilaya de Ghardaïa ont ouvert une enquête sur l'origine de la mort «mystérieuse» de cette population avifaune et des échantillons ont été envoyés au laboratoire régional de Laghouat et au laboratoire central vétérinaire d'Alger en octobre dernier. La zone humide classée du lac Sebkhat El Maleh (El Ménéa), qui s'étend sur 18 947 hectares, dont 1600 hectares de plan d'eau et une périphérie végétaliste, est devenue «une halte et une zone de nidification» sur l'axe migratoire entre l'Europe et l'Afrique.