Au troisième et dernier jour des débats autour de ce texte de loi, les présidents des groupes parlementaires PT, FFS et AAV ont relevé le caractère antisocial et antiéconomique qui le caractérise. L'opposition parlementaire a sévèrement critiqué, hier, les mesures contenues dans le projet de loi de finances 2017 et surtout la «fuite en avant» du gouvernement. Les partis au pouvoir ont, quant à eux, applaudi ces nouvelles dispositions tout en demandant au peuple d'être solidaire avec l'Etat. Au troisième et dernier jour des débats autour du projet de loi de finances 2017, les présidents des groupes parlementaires du Parti des travailleurs (PT), du Front des forces socialistes (FFS) et de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) ont tous relevé le caractère antisocial et anti-économique qui caractérise ce texte de loi. Ramdane Taazibt du PT a demandé au gouvernement de rester fidèle à la Révolution algérienne : «Etre patriote, c'est combattre toutes les politiques qui risquent d'hypothéquer l'avenir de l'Algérie.» Pour lui, se battre contre la corruption et le «siphonnage» des deniers publics est un devoir national. Taazibt regrette qu'aujourd'hui, le caractère social de l'Etat ait pris un coup. En réponse à ceux qui accusent l'opposition de faire «peur» à la population et de faire dans le «catastrophisme», le député PT bat en brèche ces accusations et accuse à son tour le gouvernement d'être du côté des oligarques : «Nous entendons chaque jour des déclarations effarantes. Est-ce que le désengagement de l'Etat des collectivités locales ne prépare pas la dislocation de l'Etat et par la même créer une Algérie utile et une autre inutile ?» Taazbit accable le gouvernement en l'accusant d'opprimer la majorité du peuple qui va subir les taxes supplémentaires tout en octroyant des cadeaux faramineux à une minorité, allusion aux chefs d'entreprise qui sont épargnés. Contrairement aux solutions proposées par le gouvernement et qui risquent d'aggraver davantage la situation sociale, le PT suggère des solutions réalisables à travers les 27 amendements qu'il a proposés. «Si le gouvernement en a la volonté politique, il pourrait récupérer énormément d'argent dans le recouvrement des impôts, la lutte contre la corruption, la fuite de capitaux. Cet argent lui permettrait d'élaborer un plan quinquennal au lieu d'aller chercher l'argent chez les citoyens», dénonce Taazibt, qui qualifie ce projet de loi de «déclaration de guerre sociale et économique». De son côté, Chafaa Bouaiche, président du groupe parlementaire FFS, a comparé le rapport préliminaire du PLF-2017 aux rapports des comités de soutien au président Bouteflika élaborés durant les campagnes électorales et se demande, à cet effet, si les commissions de l'APN sont composées d'élus du peuple ou d'attachés ministériels. Pour le député FFS, ce projet de loi est l'expression du mépris total de l'intérêt du pays et du citoyen. «C'est pour cette raison que nous disons qu'elle est antisociale et antinationale. Ce que nous voyons aujourd'hui dans ce projet est une tentative vaine de justifier l'échec économique et politique à travers le recours à des solutions impopulaires visant à contraindre les couches sociales défavorisées à en payer le prix», note le député Bouaiche, qui trouve «honteux que le gouvernement prétende que cette loi s'inscrit dans un processus économique pragmatique alors qu'elle touche les pensions, les aides sociales et augmente les taxes des produits de première nécessité». Le représentants de l'AAV a insisté, pour sa part, sur les mesures fiscales décourageantes et en décalages avec les ambitions de croissance qu'affiche le gouvernement. Notons que le vote de la loi de finances 2017 interviendra mardi prochain.