Le prix Cheikh Abdelkrim Dali a été attribué, dans la soirée de samedi, à la salle Altas à Alger, au talentueux vocaliste et instrumentaliste Said Ketbabi. Du 16 au 19 novembre 2016, la salle Atlas a accueilli, la 1re édition du concours du prix Abdelkrim Dali. Sur la trentaine de candidats ayant postulé à ce concours, seulement huit ont été retenus. La plupart d'entre eux appartiennent à des classes supérieures d'associations musicales. Les deux soirées des 17 et 18 novembre, auront suffi pour mettre au goût du jour, la meilleure interprétation du chant andalou, présidé par un jury. Parmi les membres du jury, citons, le président, le musicien et président de l'association El Inchirrah et les membres représentés par la pianiste et présidente de l'association Essendoussia Salima Maadini, le virtuose tlemcénien du rbab, Hacéne Salah Boukli, et par le chanteur de malouf bonois, Dib El Ayachi. Les critères de sélection ont reposé sur la tenue de scène, la rigueur de l'instrumentation, le choix des morceaux, mais surtout le vocalisme et la conformité à la voix. Ainsi, le premier prix, Cheikh Abdelkrim Dali, est revenu haut la main à Said Ketbabi. Une récompense à laquelle il ne s'attendait pas. Emu à l'extrême, ce musicien à l'avenir prometteur, a saisi le micro pour remercier l'assistance, en interprétant de sa voix prenante un délicieux petit couplet Mes'el khir alikoum l ahbab. Ce dernier est reparti avec plusieurs cadeaux, dont un chèque bancaire. Agé de 38 ans, Said Ketbabi est un passionné de musique andalouse. Il a intégré, à l'âge de huit ans, l'école de Nadi El Hilel de Mostaganem, avant de poursuivre sa formation à Paris sous la houlette de l'interprète Saâdeddine El Andalousi. Il nous a confié, en aparté, qu'il a la musique andalouse dans le sang. Maîtrisant d'une main de maître le violon, la kouitra et le r'bab, il a à son actif plusieurs participations en tant que soliste au niveau de plusieurs associations musicales. «Franchement, je m'attendais à ce succès. Il y a eu huit superbes belles voix. J'ai gagné. Je suis assez content. Après ce concours, j'ai plusieurs projets que je compte bien mener à terme», dit-il avec une voix à peine audible. Le deuxième prix est revenu à Réda Berane, le troisième, à Sabah Andalousia, tandis que le Prix du jury a été remis à Belouti Yazid. Les lauréats des premier et deuxième prix enregistreront un album financé et produit par un sponsor. Lors de son intervention, le président du jury, Smail Henni, a suggéré une série de propositions pour la prochaine édition, à l'intention de la fondation Abdelkrim Dali. Parmi ces propositions figurent l'élaboration d'un règlement intérieur pour les membres de la fondation et pour les candidats, comme limiter l'âge des participants à 35 ans, demander à chaque postulant de se présenter avec deux programmes différents, tout en se faisant accompagner d'un orchestre, doté d'instruments traditionnels, la remise des fiches de participation un mois avant le concours, limiter les programmes de participation à la nouba et exiger la participation aux amateurs. Pour le secrétaire de la fondation Abdelkrim Dali et le chef d'orchestre de la fondation au nom éponyme, Nadjib Kateb, «Nous n'avons pas voulu avoir une voix qui ressemble à Cheikh Abdelkrim Dali. Nous n'avons pas voulu bloquer les candidats dans le répertoire du Cheikh. Chacun s'exprime comme il veut. Pour nous, il s'agit plutôt d'assurer la relève et d'inciter les jeunes à s'intéresser à la musique classique algérienne. Le deuxième but assigné est de permettre à certains étudiants qui viennent de classes supérieures et qui n'ont pas les moyens de financer des enregistrements d'être édités lors de ce concours», dit-il. Il est à noter que la soirée a été ponctuée par les belles prestations de Lamia Maadini, avec notamment des extraits de la nouba Ghrib, et de Hadj Kacem, avec la nouba Rasd eddil. Comme pour mieux sceller ce moment de partage musical, en guise de tomber de rideau sur cette première édition, les interprètes participant hors compétition ont offert à l'unisson à l'assistance le sublime morceau Saha Aidkoum, de Abdelkrim Dali.