C'est le branle-bas de combat au complexe sidérurgique d'El Hadjar. Trois automates de programmation de chaînes de transport et vingt disjoncteurs électroniques avec afficheurs qui contrôlent le fonctionnement de l'aciérie à oxygène n°1 de l'usine ont disparu, avons-nous appris de source sûre. Le méfait a été constaté hier après-midi par des cadres de l'entreprise lors d'une visite à l'atelier concerné. Informée, la direction générale a décidé de déposer une plainte contre x auprès de la brigade de la gendarmerie locale qui, à son tour, a ouvert immédiatement une enquête. «Ces trois automates, tout autant que les 20 autres disjoncteurs ont été alimentés en installation électrique. Les auteurs de ce vol les ont débranchés avant de les faire disparaître. Il est plus que certain qu'ils sont de l'usine et connaissent la valeur de ces équipements qui peuvent être exploités dans d'autres installations», affirme l'un des cadres sidérurgistes. Plus pessimistes, d'autres affirment que «si les disjoncteurs électriques avec afficheurs électroniques sont remplaçables, il n'en reste pas moins que les automates sont inamovibles. En effet, ils contiennent toutes les données des cycles des chaînes de transport des installations et l'aciérie ne sera jamais mise en marche sans ces automates. Pis, seul le constructeur d'origine pourra assurer la fourniture de ces appareils et intégrer les données de programmes destinés à la mise en service des chaînes de transport». Le vol de ces équipements importés à coups de milliards hypothèquera totalement la mise en marche des aciéries électriques qui viennent d'être rénovées. Ce qui a poussé les cadres des autres ateliers à alerter les ouvriers pour contrôler tout l'outillage et le mettre à l'abri d'un éventuel vol. Ce méfait intervient, faut-il le rappeler, au lendemain de l'installation d'un nouveau PDG du groupe Sider, dont Sider El Hadjar est la plus importante filiale. Il intervient également où tout le complexe est à l'arrêt suite à une opération de rénovation générale qui dure depuis exactement une année. Tout porte à croire qu'avec ce dernier forfait, l'avenir du complexe sidérurgique d'El Hadjar est sérieusement compromis sachant que, malgré les promesses du ministre et du directeur général du groupe Imétal, le haut fourneau ne pourra jamais redémarrer, du moins cette année.