Choc et émotion dans le monde de la presse. Une sommité s'en va. Hier au cimetière de Sidi Yahia à Alger, de nombreux professionnels de la presse de différents médias, des chefs de partis politiques, des politiciens et d'autres personnalités nationales, comme l'ancien chef du gouvernement Mouloud Hamrouch, étaient là pour dire adieu au journaliste Bachir Hamadi. C'est à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger que le journaliste a rendu l'âme suite à un arrêt cardiaque. Il avait 65 ans et exerçait encore un métier qu'il avait adopté pendant de longues années. Il était le directeur du quotidien arabophone El Haqaiq (Les vérités) dont il est membre fondateur. Des journalistes de toutes générations étaient présents au cimetière pour soutenir la famille du défunt et surtout pour apporter leur témoignage sur son professionnalisme irréprochable. Sérieux, professionnel, aimable et respectueux. Ses amis, proches et collègues s'accordent tous à dire la même chose. Le défunt fait partie de la première promotion arabophone des sciences politiques en 1974. Son ami depuis les années universitaires, Mustapha Hamici aussi journaliste témoigne : «C'est un professionnel d'un background intellectuel élaboré. Il a su, tout au long de sa brillante carrière garder ses positions politiques, culturelles et professionnelles». Tout aussi affectée, Hadda Hazem, directrice du journal El Fadjr évoque un encadreur et rédacteur en chef exceptionnel. Alors qu'il était au journal El Chaab, Hadda Hazam se souvient de son respect exemplaire : «à son époque, c'est un encadreur qui respectait les femmes journalistes. Au fil des années, il était devenu plus un ami qu'un chef-encadreur. J'ai appris avec lui.» Un peu soulagée, Hadda Hazem a pu, il y a quelques jours lui affiché sa considération lorsqu'elle reçoit son appel pour lui demander de lui communiquer les coordonnées d'une personne. D'une sommité exceptionnelle qui a toujours su garder sa modestie. Considération Considération «Je ne peux pas oublié comment m'a aidé en mon début de carrière. C'est un homme positif qui comprenait les jeunes journalistes», témoigne encore Hadda Hazam. Le défunt Bachir Hamadi a travaillé dans plusieurs journaux arabophones notamment aux quotidiens Echaab et El Massaa, avant de rejoindre le secteur privé où il a participé à la création de plusieurs titres dont le dernier en date est le quotidien El Haqaiq. Avant ce support, il a crée aussi le journal pour les jeunes «Echattar». Peu de temps après, il crée El Haqaiq en 2012. En 2001, il crée aussi El Chourouk El Yaoumi, où il a exercé jusqu'à 2006, c'est à dire jusqu'au jour ou le conflit s'éclate. En justice, le défunt a eu gain de cause, mais… «Il a toujours porter cet regard critique vers la société et le pouvoir en refusant même de rentrer dans des jeux politique. I n'a jamais privilégié un clan», raconte encore son ami Hamici. Cherif Rezki d'El Khabar attristé et se souvient aussi des moment où il commencé avec lui à Chaab alors qu'il avait 23 ans. «C'est un encadreur irréprochable. Il était tout le temps aux côtés des jeunes. Un formateur de qualité», dit Cherif Rezki. Le défunt était aussi fondateur de plusieurs titres interdit de publication par les pouvoirs publics.