Mohamed Benchicou n�est, heureusement, pas le seul � garder le chronom�tre en main pour compter les derni�res heures, avant sa remise en libert�. Hier, � la Maison de la Presse Tahar-Djaout, les journalistes, travailleurs et patrons de presse �taient tout heureux de savoir que leur confr�re sera de retour parmi les siens, dans sa famille et au milieu de ses amis. M�me si le d�bat ne s�est jamais �teint sur la nature et les conditions d�emprisonnement de Mohamed Benchicou, il est encore d�actualit� aujourd�hui, � l�occasion de sa sortie de prison. Les discussions sur le devenir du Matin sont momentan�ment mises de c�t� pour laisser place � la joie et au bonheur de retrouver l�auteur du livre Bouteflika une imposture alg�rienne et aussi auteur de la chronique du jeudi, de la page 24 du Matin. Aujourd�hui, Mohamed Benchicou sera dans les locaux du Matin. Il rencontrera ses confr�res qui l�ont soutenu durant ces deux ann�es o� il a �t�, lui, priv� de sa libert� d��crire. Approch�, certains directeurs de journaux se sont exprim�s et ont fait part du vide m�diatique laiss� par la disparition du titre Le Matin et la mise sous les verrous de son directeur. �L��quipe d� El Watan est tr�s ravie que Mohamed Benchicou retrouve sa libert�. Deux ans de prison, c��tait trop excessif. C�est un soulagement qu�il soit aujourd�hui de retour dans sa famille�, a confi� Omar Belhouchet, directeur du quotidien El Watan. Pour ce qui est du journal Le Matin, notre interlocuteur consid�re que �le titre doit r�appara�tre, car tout titre de presse qui dispara�t, quel qu�il soit, laisse un manque dans le milieu m�diatique�. Chafik Abdi, directeur du Jeune Ind�pendant, estime, pour sa part, que �aimer ou ne pas aimer la ligne �ditoriale du Matin est secondaire pour les authentiques d�fenseurs des libert�s, sans distinction�. Il ajoute que � Le Matin est un journal qui est n� dans la douleur, apr�s la crise d� Alger R�publicain, et sa cessation a �t� �galement faite dans la douleur�. Tout en exprimant son soulagement de la lib�ration de Benchicou, l�orateur esp�re �le retour du Matin sur les �tals, pour ses lecteurs qui se sont, dit-il, perdus depuis que leur canal a disparu�. Les m�me v�ux sont partag�s par Hadda Hazam, directrice du journal arabophone El Fedjr, qui, elle, s��tale davantage sur les qualit�s rares retrouv�es chez Mohamed Benchicou : �C�est un homme g�n�reux, attentif et compr�hensif, malgr� qu�il ait toujours utilis� un ton dur et ferme dans ses �crits. Les chroniques de Mohamed Benchicou nous manquent �norm�ment, c�est un immense vide qu�il a laiss�. Sa fa�on de traiter l�information, de la commenter avec courage et rigueur a distingu� son journal des autres quotidiens de par sa qualit� et son engagement pour la libert� d�expression�. Bachir Cherif Hac�ne, directeur de La Tribune, a exprim� ses vives joies pour son coll�gue. Il esp�re toutefois que celui-ci �retrouvera sa corporation avec plaisir mais aussi avec une autre visibilit�. Il souligne au passage que �la corporation doit prendre acte des cons�quences de l�incarc�ration de notre coll�gue particuli�rement sur le concept de la solidarit� qui ne doit pas �tre simplement de fa�ade�. Ainsi, les journalistes seront nombreux ce matin � se donner rendez-vous devant la maison d�arr�t d�El Harrach, pour souhaiter un bon retour � leur coll�gue. Ali Ouafek, directeur de Libert�, se r�jouit, pour sa part, de la lib�ration de son coll�gue. �Benchicou est un grand journaliste qui m�rite de retrouver ce qu�il a perdu ces deux derni�res ann�es.�