Le conseil d'administration de la société ETER Algérie Spa s'est réuni la semaine écoulée, au siège du complexe céramique et de la brique réfractaire de Guelma. Un conseil qui sort de l'ordinaire puisqu'il s'est déroulé en l'absence de l'actionnaire majoritaire ETER Italie Spa, mais en présence de la directrice de l'inspection du travail de la wilaya de Guelma, ainsi que celui de l'industrie et des mines, des actionnaires minoritaires et de la section syndicale. «Nous avons envoyé pour la troisième fois consécutive des convocations officielles à l'actionnaire majoritaire pour assister au conseil d'administration de l'entreprise. Mais ce dernier refuse d'y prendre part», nous déclare en marge du conseil l'un des actionnaires minoritaires de la Sarl Hippocampe (Alger). «Nous sommes dans l'impasse avec l'Italien. Nous sommes prêts à redémarrer l'usine de Guelma dans les prochains jours si et seulement si l'Italien part définitivement. La chose ne sera possible qu'avec l'intervention énergique de l'Etat et du ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb». La situation qui prévaut à l'usine de céramique de Guelma est particulièrement explosive depuis plusieurs mois. Le mécontentement et la désapprobation des 85 travailleurs face au démantèlement programmé du complexe sont arrivés à leur paroxysme en organisant systématiquement un sit-in à chaque vente aux enchères des équipements. «C'est pour cette raison que nous sommes venus à Guelma», révèlent des actionnaires. «Je vais élire domicile au ministère de l'Industrie à causse de cette affaire. Nous devons tous être solidaires pour sauver les emplois et relancer l'activité», s'exclame un autre. Notons enfin, que l'absence de l'actionnaire ETER Italie SPA, majoritaire à hauteur de 70 %, qui est toujours ordonnateur à distance allant contre les intérêts vitaux de la société», a conduit à l'imbroglio dans lequel s'enlisent les travailleurs et la partie algérienne. Une situation qui perdure depuis le 17 décembre 2007 date à laquelle cette usine a été inaugurée, en grande pompe, par les autorités locales et la bénédiction de la SGP et de l'Etat. Ces derniers sont, jusqu'à ce jour, absents voir démissionnaires de toute intervention constructive.