Sur un rayon de plus de 14 km à la ronde, autour de la ville de Boufarik, aucune salle de cinéma n'est fonctionnelle : ni à Bougara, Bouinan, Chebli, Soumaa ni même à Beni Mered, et ce, depuis plusieurs années. Des salles qui furent il y a bien longtemps des lieux de rencontre et de distraction, mais aussi des centres de rayonnement culturel qui procuraient alors une grande diversité de projections. Ainsi, jusqu'à la fin des années 1980, cinéphile ou non, amateur de film d'art et d'essai de fiction, l'habitant de la ville des Oranges et de sa région, avait le choix entre quatre longs métrages, car il y avait quatre salles de cinéma : le Colisée, le Royal, le Club et le Tivoli, cette dernière salle s'étant spécialisée dans les films arabes et hindous. Tous ces espaces du 7e art sont dans un état lamentable, ils sont peu à peu tombés en décrépitude, ilst sont tous en ruine et étalent des vestiges qui rappellent leur lustre d'antan, à leur fidèle, leur douce et belle jeunesse. Interrogé sur les raisons de cette dégradation, Amar, un vieux cinéphile boufarikois, pense que la raison la plus probable est l'apparition de la parabole, qui offre un choix de films inépuisable tout en restant chez soi. Cette dégradation avancée se résume aussi par la négligence des autorités locales pour tout ce qui touche à la promotion du cinéma et la quasi-absence d'une éducation civique à même d'inculquer aux nouvelles générations l'amour de l'art en général et du 7e art en particulier. «Si au moins les responsables de l'APC avaient transformé deux salles de cinéma en salles des fêtes, comme c'est le cas dans beaucoup de communes d'Algérie et cela créerait des emplois en donnant la gestion à des groupes de filles et garçons afin d'absorber un taux aussi minime soit-il de chômage et contribuera à renflouer les caisses de la ville de Boufarik», insiste un Boufarikois. Hormis la salle le Colisée, qui depuis plus de 17 années de fermeture vient de voir enfin l'entame d'une restauration totale, avec un budget de 11 milliards comme première tranche et un délai de réalisation de 18 mois. Les salles noires à Boufarik qui périssent au su et au vu de tous les responsables n'ont pas trouvé preneurs pour les faire revivre comme dans le temps. Deux projets ont été proposés, l'un par le ministère de la Culture pour la salle le Royal pour en faire un cinéma 3D et pour la salle le Club une transformation totale en salle de gymnastique, car Boufarik regorge de champions en ce sport, sauf que faute de budget, ces deux projets n'ont pas vu le jour.