Les véhicules mis en circulation entre 1999 et 2001doivent être soumis au contrôle technique à partir du 1er octobre courant. C'est ce qu'a décidé l'Enacta qui a diffusé un communiqué à travers la presse nationale ainsi que des affiches que l'on peut consulter dans l'ensemble des centres de contrôle technique automobile disséminés à travers le territoire national. Cette opération, qui s'étalera du 1er octobre à la fin de l'année, a un caractère obligatoire, et tout contrevenant s'exposera à des sanctions graduées pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement pour les plus récalcitrants. Au niveau du centre de contrôle technique de Chéraga relevant de la société algérienne d'expertise, SAE Exact, filiale à 100% de la compagnie d'assurance algérienne SAA, le personnel s'attend à recevoir des milliers d'automobilistes, au même titre que les autres opérateurs publics et privés activant dans ce créneau. En effet, nous indique un expert de la SAE, le nombre de véhicules, lourds ou légers, mis en circulation entre 1999 et 2001 est très important. C'est durant cette période qu'a été lancé le crédit automobile qui a permis à un très grand nombre de promoteurs, fonctionnaires et simples travailleurs d'acquérir des véhicules de toute catégorie, avec pour résultat l'accroissement sensible du parc automobile. La société d'expertise Exact qui a mis en place, en 2003, 5 centres de contrôle technique à travers le territoire national (Chéraga, Djelfa, Batna, Bordj Bou Arréridj et Constantine) entend s'acquitter convenablement de sa mission, en faisant face au nombre impressionnant de véhicules devant être contrôlés. Les moyens humains et matériels existent, et les conditions de réception du public seront renforcés de façon à traiter un maximum de véhicules dans des délais acceptables. Chaque centre dispose de deux lignes de contrôle dédiées pour l'instant aux seuls véhicules légers et de transport n'excédant pas les 11 places. Le temps pour l'expertise des organes essentiels d'une voiture n'excède pas les 10 minutes, des appareils ultrasophistiqués donnent les résultats du ripage, du freinage, de l'état de la suspension et, d'une façon générale, de son habilité ou non à rouler. Le tout est traité par ordinateur et le client, à la fin du diagnostic, reçoit, soit le fameux badge bleu indiquant que son véhicule est en état de circuler, ou le badge rouge qui suppose une contre-visite après réparation des organes défectueux. Parfois, le véhicule doit être immobilisé vu le danger qu'il peut représenter pour son conducteur et les autres usagers de la route. L'état récapitulatif des opérations effectuées par les centres SAE indique que plus de 110 000 véhicules légers ont subi un contrôle entre 2003 et 2006, 7200 ont été rappelés pour une contre-visite et 5740 immobilisés. En proportion, cela veut dire qu'au moins 13% des véhicules contrôlés présentent des défauts plus ou moins graves, nécessitant de grosses réparations ou carrément mis au rebut. D'où l'utilité de rappeler aux propriétaires la pertinence d'une maintenance et d'un contrôle réguliers de leur véhicule, en ne se fiant qu'aux centres spécialisées pour tout diagnostic. Pour la petite histoire, on nous indique que c'est au niveau du centre de contrôle de Djelfa que le nombre d'immobilisation de véhicules est le plus important. Sur 27 000 véhicules soumis au contrôle, 3300 ont été formellement interdits de circuler. L'explication ? « Il faut la chercher peut-être dans l'état des routes, l'âge des véhicules, l'entretien... », nous dit M. Lounès, expert automobile auprès de la SAE. Selon cet ancien cadre de la SAA, bien des catastrophes routières peuvent être évitées grâce aux opérations régulières de contrôle, « et les usagers doivent en prendre conscience, sans que cela leur soit imposé par la force de la loi ». Dit par M. Lounès, qui a eu à expertiser à n'en plus finir de graves accidents de la circulation, le conseil vaut son pesant d'or. Alors, à quand une prise de conscience sur un fléau qui ne cesse chaque année davantage d'endeuiller les familles algériennes, engendrant près de 4000 morts par an, outre d'énormes préjudices à la collectivité nationale ? Rappelons, à ce propos, que la société Exact qui exerce toutes sortes d'expertise, y compris les assurances et le contrôle technique automobile, a eu à traiter quelque 300 000 dossiers de sinistrés durant l'an dernier. Dont une majorité liée aux accidents de la circulation.