Le Festival international du cinéma d'Alger (Fica), dédié au film engagé, s'est ouvert jeudi soir à Alger par la projection hors compétition du long métrage de fiction américain The Birth of a Nation. Réalisé par Nate Parker, The Birth of a Nation (Naissance d'une nation), fouille un sujet complexe et encore tabou dans le cinéma américain : l'esclavage. Inspiré d'une histoire vraie, ce film, primé en janvier dernier au Festival de Sundance (Etats-Unis), relate en 110 mn la rébellion des esclaves afro-américains menée à la fin du XIXe siècle par Nat Turner, un prédicateur noir. A l'écran, l'histoire de Turner, prédicateur respecté par son propriétaire en difficulté financière, accepte une offre visant à utiliser ses talents pour s'assujettir des esclaves insoumis. Témoin d'atrocités commises à l'encontre de ses camarades maltraités, Nat élabore un plan pour conduire les esclaves à se libérer de cette ségrégation raciale. Le film, qui sera distribué prochainement en Europe, a recueilli les faveurs du public algérois, venu en nombre à cette soirée d'ouverture. Auparavant, des extraits d'une interview du Président cubain disparu, Fidel Castro, qu'il avait accordée en 2004 au mensuel français Le Monde diplomatique ont été projetés, en hommage au leader qui avait incarné la Révolution cubaine contre le régime autoritaire de Fulgencio Batista. Parallèlement aux projections, des tables rondes sur le cinéma seront animées, entre autres, par des cinéastes et producteurs algériens et étrangers. Des professionnels du 7e art algérien et étranger font partie du jury (documentaire et fiction compris) de cette édition, qui rendra hommage à des figures du cinéma algérien, dont la réalisatrice Djamila Sahraoui. Dix-sept films, dont Ouled Mokrane, du réalisateur algérien Amor Hakkar, seront projetés en compétition du 7e Fica, qui se poursuit jusqu'au 8 décembre à la salle El Mougar et à la Cinémathèque d'Alger. «à la mémoire du leader cubain Fidel Castro» Mme Zehira Yahi, commissaire du Festival culturel international d'Alger, dans son allocution, déclarera : «A la mémoire du leader cubain, Fidel Castro, ce grand ami de l'Algérie, dont la vie paraît aujourd'hui comme un grand film épique et auquel est dédiée cette édition, je vous demande de bien vouloir observer une minute de silence. Je vous invite maintenant à voir et écouter des extraits d'une des rares interviews accordées par Fidel Castro à Ignacio Ramonet, ancien directeur du Monde diplomatique. C'est un document tourné en 2004… Ensemble, nous allons entrer dans cet univers, suivre des existences, parcourir des distances, découvrir des lieux, adopter des personnages, nous étonner et nous indigner, rire et nous attrister, réfléchir à la vie, bref, vivre la magie du cinéma... »