Rendez-vous n «The Birth of a nation» (Naissance d'une Nation), une fiction américaine signée Nate Parker, qui a remporté en 2016 le Grand Prix du Jury du Festival de Sundance (USA), a donné, jeudi dernier à la salle El Mougar, le coup d'envoi de la 7e édition du Festival international du cinéma d'Alger (Fica) dédié au film engagé. Projeté en hors compétition, le film, qui sera distribué en Europe en janvier 2017, relate la rébellion des esclaves afro-américains menée par Nat Turner, épisode marquant mais méconnu de l'histoire des Etats-Unis. C'est la première fois que cette histoire est portée à l'écran en apportant un éclairage nouveau sur l'insurrection de 1881. Les faits se situent 30 ans avant la guerre de Sécession. Fouille d'un sujet complexe et encore tabou dans le cinéma américain, à savoir l'esclavage, le film, d'une portée à la fois psychologique et historique, s'est imposé aux cinéphiles par sa force démonstrative : il plaide pour le tragique destin de toutes ces populations noires qui ont souffert de l'esclavagisme. Auparavant, des extraits d'une interview du président cubain disparu, Fidel Castro, qu'il avait accordée en 2004 au mensuel français «Le Monde diplomatique» ont été projetés en hommage au leader qui avait incarné la Révolution cubaine contre le régime autoritaire de Fulgencio Batista. Dans cet extrait tiré du film entretien avec le journaliste français (Le monde diplomatique) Ignacio Ramonet «Moi, Fidel Castro», le leader de la Révolution cubaine parle de son enfance, confiant qu'il n'a jamais eu de culture politique que lorsqu'il est devenu étudiant, c'est-à-dire à l'université. Il y évoque son militantisme politique comme son engagement révolutionnaire. Il y évoque aussi son ami Ernesto Che Guevara et bien d'autres épisodes de sa vie. En fait, dans l'entretien (dans son intégralité), Fidel Castro confie en toute humilité sa lecture de l'histoire du XXe siècle, son analyse de la situation cubaine contemporaine et sa vision de l'avenir quand il ne sera plus là pour diriger. Mais avant cela, une minute de silence a été observée à la mémoire de Fidel Castro, dont le Festival lui est entièrement dédié. A ce propos, Zehira Yahi, commissaire du Festival, a déclaré dans son allocution d'ouverture et devant une assistance nombreuse, que cette présente édition est «dédiée à la mémoire du leader Fidel Castro, ce grand ami de l'Algérie dont la vie paraît aujourd'hui comme un grand film épique». Le Festival promet des films de qualité, neuf films documentaires et huit longs métrages de fiction se disputent les six prix proposés par le Fica avec, notamment, des mentions spéciales. Des films inédits et récents dont plusieurs ne sont pas encore distribués dans le monde sont au programme du 7e Fica. A ce sujet, Zehira Yahi a indiqué que «cette année, nous avons le plaisir (en s'adressant au public) de vous proposer une belle programmation où figurent des films inédits et des films récents dont plusieurs ne sont pas encore distribués dans le monde, des films primés par des prestigieuses distinctions (Ours d'or, Oscar, palme d'or…), des films proposés aux Oscars 2017, des films où l'émotion vient se mêler à la raison…» Elle a ensuite déclaré qu'«ensemble, nous allons entrer dans cet univers, suivre des existences, parcourir des distances, découvrir des lieux, adopter des personnages, nous étonner et nous indigner, rire et nous attrister, réfléchir à la vie, bref, vivre la magie du cinéma qui n'est que plus beau lorsqu'il cherche la vérité». Parallèlement aux projections, des tables rondes sur le cinéma seront animées, entre autres, par des cinéastes et producteurs algériens et étrangers. Lors de ce Festival dont l'accès au public est libre (gratuit), des hommages seront rendus à des figures du cinéma algérien dont la réalisatrice Djamila Sahraoui. Yacine Idjer Décès d'Amar Ezzahi : émouvantes funérailles du maître du chaâbi Des milliers de personnes ont accompagné, jeudi dernier, à sa dernière demeure, le maître incontesté de la chanson chaâbi, Amar Ezzahi, décédé la veille à son domicile à Alger à l'âge de 75 ans. Admirateurs anonymes, amis de l'artiste, ainsi que des responsables d'institutions et de partis politiques étaient présents au cimetière d'El Kettar à Alger où reposent de grandes figures de la chanson populaire algéroise à l'exemple de Hadj M'hamed El Anka, Boudjemâa El Ankis et El Hadj Mrizek. Des figures connues de la musique chaâbi, comme Abdelkader Chaou, Aziouez Raïs, Abderrahmane El Kobbi ou encore Boualem Rahma et Laazizi Abdelkader, élève de Hadj M'hamed El Anka, ont également assisté à l'enterrement. C'est sous les youyous et les clameurs de la foule massée devant l'immeuble où l'artiste avait vécu que le cortège accompagnant la dépouille mortelle d'Ezzahi, recouvert de l'emblème national, s'est ébranlé vers le cimetière. Plus tôt dans la matinée, la foule avait occupé les rues à proximité du domicile mortuaire, tandis que les artères et rues menant au cimetière étaient embouteillées, ralentissant le trafic automobile dans presque tout le centre ville d'Alger. La veille, et dès l'annonce de la disparition de l'artiste, des fans de tous âges venant de différents quartiers d'Alger et d'autres villes ont afflué, jusque très tard dans la soirée, vers le domicile du chanteur disparu pour lui rendre un dernier hommage. L'annonce du décès d'Amar Ezzahi avait également suscité de nombreuses réactions d'artistes, unanimes à qualifier sa disparition de «perte inestimable» pour la culture algérienne, devenue orpheline d'un «artiste d'exception» et à la «modestie sans pareille». Amar Ezzahi, Amar Aït Zaï de son vrai nom, a débuté sa carrière à la fin des années 1960 en s'inspirant du style de Boudjemâa El Ankis, autre grand interprète du chaâbi, disparu en 2015. Réputé pour sa discrétion, l'artiste animait depuis près de cinquante ans des fêtes familiales, mais sa dernière apparition sur scène remonte à 1987 à Alger, lors d'un concert donné à la salle Ibn-Khaldoun. Amar Ezzahi lègue une œuvre musicale impressionnante de richesse, interprétée durant cinquante ans avec un style unique qui continue d'influencer de nombreux artistes. APS Journées nationales universitaires du «one man show» : Exprimer l'humour dans sa diversité l Une première édition de journées nationales universitaires du «one man show»sera ouverte aujourd'hui à la cité universitaire d'Ain el Bey de Constantine, à indiqué, jeudi dernier, le président de l'association «EL safir el tekafi» (l'ambassadeur culturel), initiatrice de l'événement. Organisées en étroite collaboration avec l'Office national des œuvres universitaires sous le titre «CirtaShow Univ» et devant se poursuivre jusqu'au 7 décembre courant, ces journées permettront à une centaine d'étudiants d'exprimer à travers un spectacle de dix minutes l'étendue de leur talent d'humoriste, a ajouté Adlene Kouhil, précisant que les cinq meilleures prestations seront retenues pour participer à la prochaine édition du festival national du monologue de Sétif «El Fouara Show». Il a fait savoir que les lauréats seront désignés par un jury composé de professionnels et figures connues du théâtre algérien dont Djamel Guermi, Ismail Soufite ,Mohamed Boukeras, Mourad Bencheikh et Rabah Houadef. Outre la compétition qui se tiendra à la faculté des arts et de la culture de l'université Constantine 3, ces journées, qui ont vocation à s'inscrire durablement dans le paysage des manifestations culturelles universitaires, s'articuleront également autour de conférences sur le «théâtre et l'université» et des ateliers sur «l'implication des étudiants dans les différentes activités culturelles» tenues et pilotées par des enseignants universitaires et des hommes de théâtre. Tous les participants au «CirtaShow Univ» bénéficieront, tous les soirs, de cet événement à la résidence universitaire d'Ain el Bey, de spectacles humoristiques animés par des invités de prestige parmi lesquels le comédien Hakim Dekkar et le Tunisien Khaled Bouzid, connu sous le sobriquet d'El Fahem dans la série TV à succès N'sibti Laâziza.