Le procès de l'affaire dite de la BCIA que devait abriter, hier, le palais de justice d'Oran a été renvoyé à la prochaine session criminelle. Les cinquante-sept inculpés, dans cette affaire qui alimente la chronique depuis plus de trois années, devront ainsi attendre le mois de janvier 2007 pour être jugés. Selon ce qui s'est déroulé hier au prétoire, l'audience risque d'être tenue dans une autre salle autre que celle d'hier qui n'a pu contenir le grand nombre de personnes intéressées par ce procès qui a fait couler beaucoup d'encre. Son renvoi a été décidé par le président du tribunal après s'être retiré pour délibérer à la demande du collectif des avocats (plus d'une centaine) qui avaient réclamé un report de quelques jours seulement du procès, le temps de trouver une salle d'audience pour contenir toutes les personnes qui veulent assister à cette affaire. Il faut rappeler à ce titre qu'outre les 57 accusés qui ont été installés, faute de place, sur les bancs des jurés, alors que les avocats et les journalistes sont restés debout, les 58 témoins se sont vu signifier par le président qu'ils pouvaient retourner chez eux jusqu'à mercredi prochain, avons-nous difficilement entendu lors du début du procès faute de sonorisation, pourtant prévue pour cet exceptionnel procès. Celui-ci a débuté par l'appel des inculpés qui ont répondu tous présents à l'exception d'un accusé décédé en prison lors de sa détention préventive, de Kharroubi et son fils, actuellement en fuite. Juste après, la bataille procédurale éclata entre le président et le collectif des avocats de la défense avec à leur tête maîtres Mokrane Aït Larbi et Mahi Gouadni. Ces derniers ont de prime à bord déploré les conditions difficiles qui entourent ce procès (exiguïté de la salle notamment) et rappelé au président que la loi lui permet de designer une autre salle d'audience que celle se trouvant dans l'enceinte du palais de justice. Après suspension de l'audience pour délibérer sur cette demande, le président revient avec une déclaration de renvoi du procès, affirmant que chacun se doit de prendre sa responsabilité pour ce renvoi. La question des accusés qui avaient bénéficié d'une liberté provisoire, mais passé la nuit en prison en vertu de la loi de la prise du corps, fut vite réglée par leur libération en attendant la prochaine audience, qui sera, selon toute vraisemblance, tenue vers la fin du mois de janvier 2007.