C'est au Kenya, à Nairobi plus exactement, que 6000 représentants de 189 pays se rencontrent au siège des nations unies pour la 12e Conférence internationale sur le réchauffement climatique. Les participants, dont plusieurs ONG, ont jusqu'au 17 novembre pour trouver les parades au réchauffement planétaire. Objectif difficile à atteindre si l'on se souvient que la principaux émetteurs de gaz à effet de serre, les Etats-Unis et l'Australie, font bande à part depuis la ratification par l'ensemble des etats du monde du protocole de Kyoto. Protocole obligeant 35 pays industrialisés et de l'union européenne à un régime draconien en matière d'émission de polluants. En effet, ces pays qui représentent un tiers des émissions mondiales sont tenus de réduire de 5% leur émission de gaz à effet de serre par rapport à ce qu'ils émettaient en 1990. Ces objectifs leur ont été assénés pour la période allant de 2008 à 2012. Et si la rencontre se veut un ultime rendez-vous de conscience, le danger a d'autant plus été accentué depuis le rapport du Britannique Nicolas Stern qui établit que si les etats n'arrangent pas la situation, le réchauffement pourrait bien coûter quelque 7 trillions de dollars aux économies mondiales. L'expert donne 10 ans pour sauver la planète. Le protocole de Kyoto cesse d'être applicable dès 2012. Le compte à rebours à commencé. Cette année par la 12e séance sur le climat, les experts souhaitent voir émerger des efforts de lutte contre le réchauffement de la planète, notamment des pays en voie de développement. Les délégués devraient commencer par l'examen du respect du protocole par les parties signataires. Les organisations internationales, telles que Greenpeace, n'hésitent pas à sonner l'alarme en insistant sur le danger qui relève du réchauffement. Une seule solution est préconisée par l'instance : « agir de façon urgente », peut-on lire dans une dépêche de l'agence France Presse. « Les obligations légales, morales et politiques des pays riches sont claires : ils doivent réduire de façon importante leurs émissions et, dans le même temps, être préparés à aider massivement les pays les plus pauvres à s'adapter aux changements climatiques », explique l'organisation. Où se situe l'Algérie ? Il faut d'abord savoir que les principaux gaz incriminés sont le méthane et le gaz carbonique (CO2) produits par la combustion des hydrocarbures. Ainsi, dès le début des années 1990, les experts ont prévu un réchauffement de la terre de 1 à 5 degré pour le XXIe siècle. La cause : l'activité humaine et l'utilisation à outrance de polluants. Les résultats ne se sont pas fait attendre et déjà les glaciers de l'arctique fondent et menace l'écosystème marin. Montée du niveau de la mer provoquant la disparition de plusieurs îles, bouleversement des précipitations, les régions semi-arides se transforment pour devenir arides, ouragans… sont autant d'indicateurs sur ce que de simples gaz peuvent engendrer. Le bouleversement est sans conteste planétaire mais ce sont les économies fragiles, les pays en voie de développement qui risquent d'en souffrir le plus. Pour l'Algérie, le problème est multiple et l'équilibre difficile à maintenir. D'une part, le pays souffre d'une pluviométrie de plus en plus capricieuse et les secteurs agricoles et industriels en souffrent déjà. L'aridité future ou quasi présente dans certaines régions fait pencher la balance du côté d'une rigueur absolue dans l'émissions de nos polluants. Cependant, réduire les émission dûes à la combustion des hydrocarbure c'est un peu tuer la poule aux œufs d'or. Mais d'où proviennent ces gaz à effet de serre ? Les principaux secteurs émetteurs de ces gaz, tels que le méthane ou le co2, sont les transports, la production d'électricité, le chauffage et la réfrigération domestique. L'Algérie dispose de plusieurs cartes dans sa manche et peut, par exemple, séquestrer le carbone par le reboisement ou capturer du gaz carbonique dans les sous-sols. Si l'essentiel des recettes d'importations proviennent du pétrole, l'Algérie n'est pas en reste de son capital en matière de ressources. Le pays a tout à gagner par le protocole de Kyoto à substituer le pétrole dont les gisements sont limités, par le gaz naturel. Le seul « danger » pressenti pour cette 12e conférence sur le climat consiste dans l'insistance éventuelle des délégués à faire participer activement les pays en voie de développement. Certes leur émission est croissante mais si l'on s'en tient au principe d'équité, les six millions d'être humains de ces pays polluent à peine autant que le 1 milliard d'êtres humains des pays industrialisés. Si la bataille climatique désespère à voir surgir les responsabilité de chacun en s'acharnant sur les plus faibles, la conférence promet d'être un beau tournoi où l'on se renvoie la balle.