La problématique récurrente de l'élimination des déchets ménagers a été traitée, hier, par des scientifiques lors d'une rencontre organisée à l'université d'Oran (IGMO). Objectif : proposer des alternatives intelligentes pour le respect de l'environnement. Une rencontre organisée en collaboration avec l'agence universitaire de la francophonie, une ONG internationale. Le traitement des déchets est coûteux et son potentiel de développement à moyen terme est considérable. La collecte sélective et le recyclage seront les secteurs les plus porteurs. Paul Vermande, de l'Institut lyonnais INSA, qui a vécu dans les années 70 près de la décharge de Oued Semar, à Alger, parle en connaissance de cause. Cet universitaire a tenté d'emblée de recadrer le débat à travers une communication intitulée « contexte de gestion des déchets dans les pays en voie de développement. » Des alternatives innovantes à la technique de vitrification des déchets ménagers existent actuellement. C'est aux acteurs sociaux, universitaires et bien entendu politiques de faire le choix entre tel ou tel procédé, en fonction des données du terrain. Concertation « Dans tous les cas, la concertation de tous est une étape indispensable », aux yeux de cet universitaire doctorant et professeur émérite français. Promouvoir un modèle de croissance fondé sur le productivisme et la consommation a bien des désavantages, le plus préoccupant étant la création exponentielle de déchets dont il est difficile de se débarrasser. Les statistiques ne permettent pas vraiment de mesurer l'ampleur du phénomène, surtout s'agissant des déchets industriels. La montagne de déchets issus de la production et de la consommation encombre chaque jour un peu plus les sociétés urbaines. Non seulement la population augmente vite et consomme plus, mais encore les produits industriels, souvent « suremballés », ont une durée de vie moyenne qui raccourcit. Les produits fabriqués actuellement sont par ailleurs composés d'un nombre grandissant de matériaux difficilement dégradables, comme certains plastiques. Les capacités de gestion des déchets étant largement moindres que celles mises en oeuvre pour produire les biens de consommation, l'accumulation s'annonce difficile à freiner, surtout au regard du taux de croissance de la population en Algérie, pays dont les politiques ont opté pour la solution de l'installation des centres d'enfouissement technique qui seront opérationnels dans quelques mois. Solution certes coûteuse mais qui permettra au moins d'éviter un phénomène dangereux qui prend des proportions alarmantes ces dernières années : l'incinération à l'air libre des déchets à proximité des habitations.