L'Etat semble déterminé cette fois-ci à remédier à la surconsommation de sucre, de sel et de matières grasses présents dans l'alimentation des Algériens. Afin de dissiper les doutes sur la réalité d'un arrêté ministériel en préparation dans ce sens, Bakhti Belaïb, ministre du Commerce, confirme sa promulgation très prochaine sans donner pour autant de date. Dans ses déclarations au Conseil de la nation, il a signalé que son département a élaboré, en collaboration avec les ministères de la Santé, de l'Agriculture et de l'Industrie, une décision fixant les modalités d'étiquetage des produits agroalimentaires afin de mieux orienter les consommateurs sur leur contenance, entre autres le sucre, le sel et les matières grasses. Cette décision interdira dans le même sens tous les termes ou autres susceptibles d'induire en erreur le consommateur et lui donnera surtout l'occasion de choisir le produit le mieux adapté à son état de santé. De ce fait, les industriels seront ainsi sommés de préciser au détail près les valeurs nutritionnelles et caloriques sur l'étiquette de leur produit. Toute contrevenance à ces nouvelles mesures sera sanctionnée par des amendes et des mesures de répression pour non-respect des bonnes pratiques commerciales. Le montant de l'amende à payer par les contrevenants dépendra de la nature de la fraude commise et de son impact sur l'économie nationale et non du statut du commerçant et de son capital. Il revient sur le dernier décret fraîchement adopté par le gouvernement relatif à la réduction du taux de sucre dans le café torrefacto. Il est désormais fixé à 3% contre 5% auparavant. Même si le ministre déclare avoir constitué un groupe de travail mixte regroupant les représentants des ministères de la Santé, de l'Agriculture et de l'Industrie ainsi que ceux des associations de protection du consommateur et des professionnels du secteur, les professionnels justement contestent le fait ne pas faire appel à eux lorsqu'il s'agit de textes pareils. Il s'agit notamment de l'arrêté ministériel concernant le café. D'après Hamdani Fouad, PDG d'Africafé, la non-concertation avec les professionnels fait que ce nouveau décret est insuffisant pour mettre fin aux pratiques frauduleuse. Ce nouveau texte a laissé une brèche qui autorise un taux de 3% de sucre. Chose totalement dispensable dans le processus de la torréfaction du café. Le ministère du Commerce compte aller encore plus loin dans sa démarche en envisageant un accord avec le ministère de la Communication pour interdire la promotion à travers les spots publicitaires des produits nocifs à la santé du citoyen. Cette mesure ne sera prise qu'après avoir promulgué les décisions relatives à l'étiquetage.