Ce conseil sera consacré exclusivement à l'analyse de la situation politique, économique et sociale qui prévaut dans le pays ainsi qu'à la situation organique du parti. C'est dans un climat tendu que le Rassemblement national démocratique (RND) tiendra les 15 et 16 décembre son conseil national ordinaire, deuxième du genre après le congrès tenu il y a quelques mois et qui a plébiscité Ahmed Ouyahia aux commandes de cette formation politique, après qu'il ait été forcé à la démission en 2012. Ce conseil sera consacré exclusivement à l'analyse de la situation politique, économique et sociale qui prévaut dans le pays, il passera également en revue la situation organique du parti en donnant la parole aux représentants de toutes les wilayas. Cette instance suprême du parti se penchera surtout sur les prochaines élections législatives prévues en mai 2017. Un débat autour de ce rendez-vous politique sur la loi de finances 2017 et les retombées de la crise économique sont inscrits à l'ordre du jour. A la question de savoir si le conseil national traitera de la crise interne et du sort des redresseurs, le porte-parole du parti, Seddik Chihab, nie l'existence d'un quelconque malaise au sein du RND : «Ce point ne figure pas sur la liste de nos préoccupations parce que la crise est derrière nous et la page des frondeurs est définitivement tournée.» Notre interlocuteur rappelle que le noyau perturbateur —Tayeb Zitouni (ancien président de l'APC d'Alger-Centre), Nouria Hafsi, Mokhtar Boudina et Smati Zoghbi — a été traduit devant les commissions de discipline de leurs wilayas respectives pour des écarts disciplinaires et pour violation du règlement intérieur du parti. Ouyahia avait adressé une note aux secrétaires généraux de wilaya dans laquelle il attirait leur attention sur le comportement de ces militants. «Ces derniers utilisent leurs anciennes responsabilités pour s'attaquer à notre famille politique, en diffusant des communiqués dans lesquels ils remettent en cause la légitimité de notre cinquième congrès et le travail de la direction de notre parti.» Le staff dirigeant du RND a engagé, par la suite, des démarches pour l'exclusion pure et simple des cadres perturbateurs, tout en n'écartant pas l'éventualité de les poursuivre en justice pour «usurpation de fonction». «Dans le cas où ces gens persistent dans leur démarche et une fois avoir épuisé les procédures légales, nous allons, selon les statuts et le règlement du parti, saisir la justice et déposer plainte pour usurpation de fonction du moment qu'ils n'ont pas le droit de parler au nom du RND ni d'utiliser son logo», a rappelé Seddik Chihab. De leur côté, les opposants à Ouyahia, dont le mouvement est conduit par l'ancien président de l'APC d'Alger-Centre, Tayeb Zitouni, et la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes, Nouria Hafsi, ne lâchent pas prise, ils se disent déterminer à aller jusqu'au bout de leur démarche. Ils affirment «rejeter l'injustice, la marginalisation et l'exclusion». Après avoir échoué à faire reporter la tenue du congrès extraordinaire qui devait confirmer le secrétaire général par intérim dans son poste, les redresseurs maintiennent la pression. Réunis plusieurs fois, les frondeurs se sont élevés à travers des déclarations publiques contre la gestion «autoritaire et antidémocratique» du RND. Ils ont dénoncé «l'absence de débat politique» au sein de cette formation, comme ils ont relevé l'inaction du RND dans un contexte de crise.