Décidément, la ville de Sougueur, 26 km au sud du chef-lieu de wilaya de Tiaret, semble défrayer la chronique locale et même judiciaire ces derniers temps. En effet, il n'a pas fallu attendre longtemps, moins de deux semaines après la condamnation de deux inspecteurs du commerce pour « flagrant délit de corruption » pour lequel ils ont écopé de deux années d'emprisonnement et des amendes et, nonobstant la fuite il y a quelques mois du greffier en chef du parquet de Tiaret, voilà qu'un autre scandale éclate. Une jeune secrétaire (greffière ?), relevant du parquet de Tiaret, a été interpellée avant-hier par des éléments de la police judiciaire relevant de la sûreté de wilaya et présentée hier devant le magistrat instructeur et écrouée pour « tentative de corruption à l'endroit d'un magistrat ». L'affaire, il est vrai, tramée par des citoyens justiciables de Sougueur qui ne désiraient pas s'inscrire dans cette logique corruptive pour s'approprier des droits qui relèvent de la saine application des lois (fussent-ils présentement liés à celui du foncier qui mine les rapports familiaux dans l'Algérie profonde), a valu aux policiers de tendre une véritable souricière à la prévenue qui disait agir au nom d'une magistrate mais confondue grâce aux témoignages des victimes appuyés par des enregistrements audio et vidéo. Même l'argent, (quinze millions de centimes, dont sept ont été photographiés), fruit du compromis passé entre la prévenue et ses dénonciateurs, a été saisi sur ordre de perquisition du procureur dans un domicile à Sougueur. Le plan initialement établi a été revu, car quelque chose avait coincé dans l'approche préconisée. L'un des éléments clefs de cette cabale, A. Cheikh, venu informer El Watan, s'est ravisé car « un autre plan avait été concocté par la police et le parquet ». Notre source ajoutera que même « l'enregistrement sonore et vidéo a été remis au parquet » sans que cela soit confirmé officiellement, mais l'affaire demeurait quand même floue car le souci d'éviter l'implication injuste de certains cadres a été évident. On vous l'aura dit, le phénomène de la corruption est une réalité palpable. Son éradication est une affaire de volonté politique mais aussi de loi qui protègerait les dénonciateurs. A voir !