S'exprimant hier à l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, Boudjema Talai, ministre des Transports et des Travaux publics, a affirmé que «l'autoroute Est-Ouest n'est pas terminée, il reste 84 km à réaliser pour qu'elle soit réceptionnée de manière définitive. Les derniers kilomètres à réaliser, entre Constantine et Skikda, vont s'étaler sur une année et demie, et par conséquent le système de péage n'est pas encore à l'ordre du jour, les infrastructures d'accompagnement n'étant pas toutes terminées». Concernant le transport maritime de marchandises, il dira : «On n'a pas tellement de capacités pour faire concurrence aux armateurs étrangers. Nous avons opté pour une solution plus simple : le partenariat. Nous avons la compagnie Cnan Med en partenariat avec un Italien (51/49%) et il faut le faire avec plusieurs partenaires, c'est une solution pour renforcer la flotte nationale. Nous avons des demandes et des manifestations d'intérêt et nous sommes en train de signer des accords.» Plusieurs bateaux de marchandises vont être acquis : deux ont été réceptionnés et d'autres vont arriver. La commande globale concerne 23 bateaux. Le ministre informe aussi que la plaisance est un segment qui a été ouvert au privé : «On va donner des agréments de marina et bateau-restaurant. Le texte existe. Beaucoup ont déposé leurs dossiers et deux agréments ont été accordés.» Le transport aérien est aussi en phase de réorganisation. «Nous avons deux compagnies, Air Algérie et Tassili Airlines, nous sommes en train de les consolider avec un plan d'investissement et de renouvellement de la flotte.» La moyenne d'âge de la flotte d'Air Algérie est de 4 ans, elle sera rajeunie avec l'acquisition d'Airbus et Boeing. Les pouvoirs publics visent trois objectifs : une meilleure ponctualité, la sécurité et l'augmentation des capacités. «Avec l'ouverture du nouvel aéroport d'Alger en 2018, nous souhaitons aller vers un open sky africain : il y a une demande, on va ouvrir 6 nouvelles lignes vers des capitales africaines», souligne le ministre. En souhaitant ouvrir le ciel uniquement au niveau africain, les pouvoirs publics veulent protéger la compagnie nationale qui «aura des difficultés certainement», si le ciel est ouvert complètement. Les compagnies européennes et celles du Golfe imposent une forte concurrence. Le ferroviaire reste stratégique pour l'Algérie qui aura un réseau national de 12 500 km à long terme, 2380 km sont en cours de réalisation avec des lignes à grande vitesse, une partie en 160 km/heure et une autre en 220 km/heure. «C'est un transport propre et les lignes électrifiées polluent moins et sont économiques. Nous sommes en train de renforcer également les trains de banlieue pour limiter la charge sur les routes», a-t-il conclu.