Une centaine d'étudiants hébergés à la résidence universitaire de Targa Ouzemmour (RUTO), dans la ville de Béjaïa, ont bloqué durant toute la journée d'avant-hier l'administration de la cité dans un mouvement de protestation qui a nécessité le déplacement du directeur des œuvres universitaires (DOU) sur les lieux pour tenter de calmer les esprits. Les étudiants ont protesté contre la décision de les délocaliser vers d'autres blocs au moment où l'administration, qui évoque un ordre de priorité, explique sa démarche par la nécessité de vider les deux blocs (H et F) pour pouvoir y loger des étudiantes demandeuses d'hébergement. L'opération qui concerne 82 étudiants, sur les 500 places théoriques du bâtiment concerné, dont ceux occupant d'anciens sanitaires transformés en chambres, intervient après le renvoi, lors de la dernière rentrée, d'autres étudiants résidant au niveau d'autres cité « U » qui ont dû libérer des places au profit de nouveaux bacheliers. Chose qu'ils ont dénoncée, pour rappel, à travers une déclaration qui souligne que l'assainissement des dossiers auquel a procédé l'administration est « fait sur le dos des étudiants » et demande à ce que cet assainissement se fasse dans les rangs des « extras et des travailleurs qui occupent des chambres individuelles dans les résidences universitaires ». Les chiffres de l'administration et ceux de certains élus à l'APW se contredisent au sujet du nombre de ces derniers estimé entre 323 et plus 1000 personnes. En procédant à l'assainissement que contestent les étudiants, la DOU paraît trouver des difficultés à répondre à la demande d'hébergement de 3850 nouveaux bacheliers dont une majorité de 2500 filles. Pourtant, pour M. Tahar Benaï, le DOU de Béjaïa, les « capacités d'accueil sont largement suffisantes. Nous trouvons par contre de petites difficultés concernant les filles », avoue-t-il en expliquant que la réaffectation des 82 étudiants est à faire au sein de la même cité et que le renvoi d'autres répond à une opération d'assainissement à travers la révision des dossiers. Comme à chaque rentrée universitaire, le problème des étudiants non hébergés, qui se réclament comme étant des SDF, revient à l'actualité à travers des actions de protestation estudiantines pour lesquelles le DOU ne trouve pas de raison d'être, convaincu de la suffisance de lits. « Avec ces 500 places à libérer, nous aurons répondu à toute la demande d'hébergement », nous répond-t-il. Cela au moment où des comités estudiantins, qui ont pour rappel organisé en janvier dernier une grève de près d'un mois réclamant des lits y compris pour des étudiants d'anciennes promotions, crient toujours à la surcharge. Avec la réception en mars dernier de la nouvelle cité de 1000 lits, la capacité d'accueil théorique est passée à plus de 12 000 places occupées réellement par au moins 2000 étudiants de plus. Des effectifs hébergés où la prédominance est féminine (plus de 56 % de filles).