Le mouvement de protestation a continué ce week-end dans la résidence universitaire de Targa Ouzemmour (RUTO) de Béjaïa où les étudiants, sommés de vider les deux blocs H et F et laisser place aux nouvelles bachelières, ont durci le ton. Une quarantaine d'étudiants, au moins, ont tenu une assemblée générale, dans la soirée de mardi dernier devant l'administration qu'ils ont maintenue bloquée pour exposer des préoccupations dominées par le problème de l'heure. En dénonçant « les coupures volontaires d'électricité pour les deux blocs », ils croient y voir des « manœuvres » pour leur faire quitter les lieux. « Nous refusons de servir de simples formalités administratives », protestent deux de leurs représentants qui prennent mal le « verrouillage de la porte d'entrée du bloc H dans la nuit de mardi empêchant les quelques étudiants restés à l'intérieur de sortir ». Les deux blocs, de quatre étages chacun, sont d'une capacité de 500 lits. « On veut y mettre 600 nouvelles bachelières. Nous refusons la surcharge de la cité qui abrite déjà plus qu'il n'en faut alors que 3 blocs sont vides au niveau de la nouvelle cité », disent-ils. La source de leur colère semble plutôt être dans le fait de n'avoir pas été associée à la décision de leur réaffectation, comme ils le font savoir. Leur démarche, pour tenter de faire revenir l'administration dans sa décision, les a même conduit jusqu'à, d'abord au poste de police pour un dépôt de plainte « irrecevable » et ensuite au bureau du procureur dont l'intervention sollicitée ne pouvait avoir lieu pour un « problème de gestion interne » de la résidence, leur a-t-on expliqué selon eux. Auparavant, une plainte a été déposée contre quatre parmi les étudiants soupçonnés d'être les meneurs de ce mouvement que l'on veut prolonger, tout de même, « jusqu'à satisfaction des revendications ». L'administration, par la voix du directeur des œuvres universitaires (DOU) voit dans ces réaffectations une solution réfléchie pour héberger les nouvelles bachelières et reste convaincue que le problème de l'hébergement des étudiants n'en est pas un.