La municipalité de Sidi Bel Abbès a entrepris, depuis quelques semaines, sans véritable rigueur, des travaux au niveau de la voirie des quartiers de Sidi Yacine et Mâconnais. Si, pour les habitants de ces quartiers, ces travaux ont de quoi apporter quelques réjouissances après de longues années de galère et de souffrance, ailleurs de nombreuses venelles se trouvent dans un état impraticable. Nids de poule, trottoirs défoncés, chaussée aux multiples malfaçons révèlent, en effet, l'incapacité des pouvoirs publics à mettre convenablement en pratique, et de manière équitable, leurs fameux plans d'«amélioration urbaine» lancés dans le sillage des programmes quinquennaux de développement local. Des plans teintés de populisme et ciblant des ensembles urbains disparates, souvent non-viabilisés. Dans une ville en pleine mutation, l'impact de ces plans d'amélioration urbaine laisse encore perplexe au vu des travaux bâclés effectués ici et là et la qualité des matériaux utilisés dans leur réalisation. Il n'y a, d'ailleurs, qu'à voir l'état de cette voirie qui, au lendemain de fortes précipitations, se transforme en un immense bourbier, causant énormément de désagréments aux piétons ainsi que des perturbations au trafic routier. Dans plusieurs quartiers de la ville, des bouches d'égout obstruées ont provoqué des débordements d'eaux pluviales sur la chaussée et la fermeture de plusieurs axes routiers. «Il m'a fallu slalomer entre les mares d'eau jonchant des ruelles pour me frayer un chemin jusqu'au boulevard principal», relate un jeune fonctionnaire habitant le quartier de Sidi Djilali, chaussures boueuses et l'air contrarié. Il faut dire qu'écoliers, fonctionnaires et autres ménagères éprouvent, à la moindre averse, toutes les difficultés du monde à sortir de chez eux dans une ville en plein chantier et où l'entretien de la voirie est presque un luxe inaccessible. Au centre-ville, les travaux de réalisation du tramway paralysent pratiquement la circulation automobile et même celle des piétons. Tout au long du tracé du futur tramway, les voies étroites réalisées temporairement par l'entreprise en charge du projet sont impraticables. C'est le cas notamment à Sidi Yacine, sur le boulevard de la République et à hauteur du quartier Theodore Héritiers. «Pour se rendre de la place Carnot jusqu'au jardin public, il m'a fallu faire un long détour en raison de l'état impraticable de la chaussée», nous confie un commerçant du quartier de Fauboug Thiers. La responsabilité des services de la municipalité est ainsi mise à l'index ainsi que celle de différentes institutions chargées du suivi des travaux du chantier du tramway. Dans les quartiers périphériques, les éternels travaux de «réparation» des réseaux d'AEP et d'assainissement, décriés depuis longtemps par la population locale, ont mis à nu une gestion à l'à peu-près de l'espace public. Une situation qui n'est pas prête de s'améliorer de sitôt au vu du désintérêt manifeste des pouvoirs publics quand à la salubrité et l'entretien de la ville.