Le 11e Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes a consacré, dans la soirée de vendredi, à l'Opéra Boualemen Bessaïh d'Ouled Fayet, à Alger, un hommage au virtuose du violon, Kamel Belkhodja. Comme à toutes les précédentes soirées du FestiAlgérie, une foule nombreuse est venue découvrir la programmation de ce quatrième jour. Ainsi, la soirée est étrennée par l'ensemble irakien de Omar Zeyad, nommé Jiljamch. Ce dernier est composé d'un trio de musiciens, à savoir, Mustapha Sabakh, à la percussion, Ahmed Finjane, à la contrebasse, et Omar Zeyad, au qanun. Dans une osmose totale, ils ont offert un condensé de musique oscillant entre les différents rythmes irakiens et algériens. Comme pour mieux montrer leur attachement au répertoire arabe, ils ont rendu un vibrant hommage à l'Algérie, en interprétant un des couplets de l'incontournable chanson du regretté Dahmane El Harrachi Ya rayeh. La deuxième partie de la soirée a été consacrée à l'hommage au violoniste Kamel Belkhodja. Ce dernier s'est ainsi produit pour la première fois avec l'Ensemble régional d'Alger, qui, rappelons-le, a été initié par le ministère de la Culture, et comprend les trois écoles régionales. Avec un orchestre de choix composé des plus brillants musiciens algériens, dont, entre autres, Mokdad Zerrouk, Lamia Madini et Nadjib Kateb. Le violoniste, Kamel Belkodja, a interprété la nouba Ghrib, avec notamment l'exécution d'un Inkilab, un btaïhi ghrib, un premier et un deuxième insiraf et des khalassets. A chacune de ses interprétations, des youyous et des applaudissements fusent dans la salle archicomble. A la fin de sa prestation, quand il entonne Ya rachiki, l'ambiance monte d'un cran, laissant le public encore sur sa soif de l'écouter encore davantage. Place ensuite à l'hommage. Après avoir reçu le trophée du festival, une attestation de participation ainsi qu'un bouquet de fleurs de la part du directeur de l'Opéra d'Alger, Nourredine Saoudi, et du commissaire du FestvAlgérie, Aïssa Rahmaoui, le musicien Kamel Belkhodja est sollicité pour prendre la parole. Difficile pour cet artiste humble de s'exprimer tant l'émotion le gagne. D'une voix presque inaudible, il remercie les organisateurs de l'avoir convié. «Je suis, dit-il, très heureux de me produire pour la première fois au Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes. Je suis content aussi de me produire pour la première fois sur la scène du prestigieux Opéra d'Alger en retrouvant mon public». Professeur au conservatoire de Kouba et fondateur et directeur artistique de l'association Mezghena, le musicien nous confiait, juste avant de monter sur scène, que la relève est assurée par une jeunesse formidable, qui ne demande qu'à préserver ce patrimoine musical ancestral. Il estime également que grâce au travail remarquable des associations andalouses, ce genre de musique ne pourra pas tomber dans l'oubli. Cette quatrième soirée se clôture par la formation marocaine, sous la houlette de l'interprète Abderrahim Abdelmoumen. En tenue traditionnelle marocaine, les huit artistes, aidés de leurs instruments musicaux marocains, donnent un aperçu de la nouba Rasd El Dil. La premier partie du programme s'est caractérisée par de la musique andalouse, tandis que la deuxième, par du chant soufi, avec l'interprétation, entre autres, de El horm ya rassoul Allah. Alors que tout le monde pensait que la soirée tirait à sa fin, le leader du groupe, Abderrahim Abdelmoumen, convie l'artiste Lila Borsali à partager la scène avec lui. Ils interprètent ainsi Ana mafich. Le chanteur termine son tour de chant en reprenant l'hymne national algérien. Il est à noter que le FestiAlgérie se clôturera, ce soir, avec l'Ensemble régional d'Alger, la clôture du symposium, et avec la l'Ensemble national de musique andalouse, avec Salim Fergani, Nourreddine Saoudi, Brahim Dadj Kacem, suivi de l'hommage qui sera rendu à L'Hadj Tahar Fergani.