Les Britanniques ont voté, jeudi 23 juin 2016, à 51,9% des voix pour sortir de l'Union européenne. 17,4 millions de personnes ont voté pour le Brexit (pour Britain exit) et 16,1 millions pour rester dans l'UE. L'ex-Premier ministre britannique David Cameron, qui avait organisé la tenue du référendum mais avait fait campagne pour le maintien, avait donc essuyé un très large revers. Il a dû d'ailleurs démissionner de son poste. Choqué, le reste de l'Europe a entrepris d'éviter tout éclatement du bloc des désormais 27 pays membres. En quittant l'Europe, les Britanniques ont ouvert une ère d'incertitude sans précédent. Selon de nombreux spécialistes de l'Europe, le pays devrait bientôt être rattrapé par les conséquences concrètes de son choix. Le retrait de l'UE devrait s'effectuer sur plusieurs années. Le Royaume-Uni perdra par définition le bénéfice des accords commerciaux passés par l'UE et ses partenaires à travers le monde. Or, entre les conditions de sortie de l'UE, la négociation de nouveaux accords avec elle et les conclusions de traités commerciaux avec les pays extérieurs à l'UE, le gouvernement britannique a prévenu qu'une bonne dizaine d'années pourraient être nécessaires pour mener à bien les diverses négociations ouvertes par un Brexit. Bref, le changement est acté, mais il sera long. Les experts du Trésor britannique ont étudié plusieurs pistes possibles de renégociation des traités. Dans leur scénario dans lequel le Royaume-Uni négocierait avec l'UE un accord de libre-échange similaire à celui liant le Canada au bloc européen, chaque foyer britannique perdrait environ 4300 livres de revenus par an (5400 euros). Selon leurs projections, le Produit intérieur brut (PIB) du pays serait d'ici à 2030 inférieur de 6% à ce qu'il aurait été en cas de poursuite de l'aventure européenne. Avec le Brexit s'ouvre en réalité une longue période d'incertitude, avec des conséquences pour les entreprises britanniques, le commerce et l'attraction des investissements. Les barrières commerciales pourraient être relevées pendant cette période de transition, avec 5,6 milliards de livres (7,2 milliards d'euros) par an de droits de douane supplémentaires à payer pour les exportateurs britanniques, d'après l'OMC. Pas sûr que les secteurs manufacturiers comme l'aéronautique, avec Airbus et BMW entre autres, apprécient ces nouvelles barrières tarifaires. Elles pourraient faire leurs bagages. Bref, le Brexit est tout sauf une bonne affaire pour les Britanniques.