Le déficit commercial britannique s'est aggravé en mai sur un mois, du fait notamment d'un déséquilibre plus important vis-à-vis des autres pays de l'Union européenne, a annoncé l'Office des statistiques nationales (ONS). Ce déficit des échanges de biens s'est élevé à 9,9 milliards de livres (11,6 milliards d'euros au taux de change actuel), contre 9,4 milliards de livres en avril (d'après une donnée révisée). Le déficit s'est accru notamment de 0,4 milliard de livres vis-à-vis des 27 autres pays de l'UE, à 7,3 milliards de livres. L'UE est de loin le premier partenaire commercial du Royaume-Uni: elle a absorbé près de 47% du montant total des exportations britanniques en 2015, et les produits européens ont représenté plus de 54% des importations du pays. Les négociations prévues entre Londres et Bruxelles à propos de leurs nouvelles relations commerciales s'annoncent donc cruciales, après la décision des Britanniques de quitter l'UE prise lors du référendum du 23 juin. S'appuyant entre autres sur le puissant secteur financier britannique, les échanges de services ont dégagé en revanche un excédent mondial de 7,6 milliards de livres, quasi inchangé sur un mois. En cumulant l'ensemble, le déficit de la balance des biens et services a augmenté de 0,3 milliard de livres, à 2,3 milliards. A noter toutefois que le déficit commercial britannique, tout comme le déficit des biens et services dans son ensemble, ont en revanche baissé lors des trois mois de mars à mai en comparaison des trois mois précédents. Cette tendance trimestrielle plus favorable a fait dire à Howard Archer, analyste chez IHS, que la croissance du produit intérieur brut britannique au deuxième trimestre pourrait être meilleure qu'au premier (+0,4%), grâce aussi à une amélioration sur les fronts de la production industrielle et des ventes de détail en avril et en mai. D'après cet économiste, ces facteurs favorables pourraient avoir pris le dessus sur l'incertitude nuisible préalable au référendum du 23 juin sur l'UE, ainsi que sur le ralentissement de l'activité pressenti pour le mois de juin. Concernant les perspectives du commerce extérieur britannique, M. Archer a expliqué que la chute de la livre depuis le référendum laissait penser que les exportations du pays pourraient grimper, les produits Made in Britain devenant plus compétitifs. Mais il a ajouté qu'"aucune garantie" n'existait à ce sujet et souligné en outre que cette dévaluation allait renchérir le prix des produits importés.
Chute vertigineuse de la confiance des consommateurs La confiance des consommateurs britanniques a chuté après le vote sur la sortie de l'Union européenne, à un rythme qui n'avait plus été vu depuis 21 ans, indique une étude publiée par GfK. Selon cette enquête effectuée spécialement du 30 juin au 5 juillet pour mesurer le moral des Britanniques post-Brexit, la victoire du "Leave" lors du référendum a entraîné un repli de l'indice de confiance de 8 points à -9. "Il n'y a pas eu de recul plus marqué depuis 21 ans (décembre 1994)", souligne GfK. Logiquement, les Britanniques ayant voté pour rester dans l'UE étaient les plus déprimés (-13 points) tandis que les électeurs ayant voté pour en sortir étaient moins pessimistes (-5 points). "En ces temps d'incertitude, nous avons vu un repli significatif de la confiance, chacune des composantes clés de l'indice ayant chuté, la plus forte baisse concernant la situation économique générale au cours des douze prochains mois", souligne Joe Staton, responsable des dynamiques de marché chez GfK. 60% des personnes interrogées s'attendent en effet à ce que l'économie britannique se détériore au cours des douze prochains mois, contre 46% en juin. Et la proportion de gens pensant que les prix vont augmenter rapidement a bondi de 20 points de pourcentage (de 13 à 33%). "Notre analyse suggère que l'une des conséquences immédiates du référendum est que des secteurs comme les voyages, la mode, la décoration, le bricolage et la distribution sont particulièrement vulnérables à une réduction des dépenses des consommateurs", détaille GfK.