Le secteur du transport urbain de voyageurs (taxis collectifs) de la ville de Tizi Ouzou connaît de nouveau une zone de turbulences qui risque de le paralyser les prochains jours. Des dizaines de transporteurs rattachés à certaines stations de la ville crient leur colère devant leurs conditions de travail qu'ils jugent « intenables ». En effet, de nombreuses stations sont démunies de toutes commodités. Celle de la gare routière (la n°3) est tout simplement repoussante. De nombreuses flaques d'eaux dégagent une odeur insoutenable. Des eaux ruissellent continuellement de la rue située en amont de la station et stagnent au niveau du périmètre de l'arrêt. « Nous sommes contraints de désinfecter nos véhicules deux fois par jour tant l'odeur cumulée par les semelles des voyageurs est insupportable. Nous avons maintes fois saisi les services communaux, mais aucune solution n'a été proposée pour dégager ces eaux. Nous ne pouvons plus continuer à assurer le service », s'écrie un représentant des chauffeurs. Aussi, ont-ils saisi de nouveau les autorités locales pour les informer de leur décision de se mettre en grève dès le 18 du mois en cours si les revendications ne sont pas satisfaites. Des stations comme celle de la Tour à la Nouvelle-Ville, ne sont pas signalées, d'autres telle celle du stade Oukil, sont limitées dans l'espace alors que d'autres ne sont pas appropriées. Les délégués des chauffeurs réclament également le maintien de certains itinéraires et dénoncent l'existence d'un « nombre important de fraudeurs qui exercent en toute liberté, et en toute impunité, l'activité de transporteur urbain de voyageurs ». La commune de Tizi Ouzou compte près de 700 taxis collectifs. Les autorités locales n'arrivent pas encore à mettre de l'ordre dans cette activité, en dépit de quelques initiatives. Le P/APC, M. Bensalem, rassure les transporteurs : « Nous prenons en charge les revendications des transporteurs selon nos capacités. L'extension de certaines stations, par exemple, n'est pas possible. Une commission technique, qui regroupe notamment les services de la police et de l'APC étudie toutes les solutions pour améliorer leurs conditions de travail. Nous les appelons à la raison pour assurer le service. » L'état de la station de la gare est à l'origine de l'ire des chauffeurs. Cinq mois n'ont pas suffi aux autorités pour trouver la solution à l'évacuation des eaux. Pourtant, elle est toute simple : il suffit d'enjoindre au propriétaire d'une superette située à quelques mètres de la station de réparer un robinet qui coule sans discontinuer, qui risque de provoquer une grève ?