Le réalisateur de « Thé au Harem d'Archi Ahmed », adapté du roman du même auteur, de Marie-Line, la fille de Keltoum et des enfants invisibles, entre autres, est actuellement en tournage dans la wilaya de Tlemcen pour son long métrage « Cartouches gauloises ». Le film, qui est produit par Costas Gavras et une institution algérienne, raconte (et ce n'est jamais trop) un grand pan de la période coloniale. Un film humaniste, une sorte de biographie (prématurée ?) où, en dépit de la cruauté de la guerre, existait une amitié sincère entre deux amis, l'indigène qu'était l'Algérien de l'époque et un Français. Une union qui s'estompera, cependant, au lendemain du recouvrement de la liberté par le peuple algérien. L'histoire, comme on peut le deviner, ne peut être qu'émouvante. Les différentes étapes du film sont jonchées de souvenirs agréables, amers, de joie, de larmes, d'humour et de drame aussi. La séparation n'est-elle pas dramatique ? L'auteur, qui alterne entre la littérature et le cinéma avec une cadence infernale, et quoiqu'à l'apogée de son art, conçoit cette énième œuvre comme des mémoires, puisque le récit se confond quasiment avec sa vie. Et même si ce long métrage est « personnel », il n'empêche qu'il retrace un itinéraire important dans la relation controversée entre la France et l'Algérie, et il ne peut que contribuer à une meilleure compréhension d'une histoire commune et permettre, peut-être, d'atténuer un conflit qui s'éternise. Les séquences du film, qui est une grosse production au vu des moyens utilisés, sont tournées dans sa ville natale Maghnia, à Tlemcen et dans sa périphérie.