Cinéma n Le film, réalisé par Mahdi Charef, a été projeté hier vendredi en session spéciale de la sélection officielle du Festival. Réalisé en 2006, Cartouches gauloises qui sortira le 8 août prochain en salle en France est un film d'une heure et demie de Mehdi Charef, qui revisite la Guerre de libération nationale (1954-1962), à travers le regard d'un enfant de 11 ans, marchand de journaux dans la ville natale du cinéaste, Maghnia, située dans l'ouest algérien. Ali, incarné par le jeune acteur Hamada, est un marchand de journaux qui a vécu cette période coloniale, avec l'arbitraire et les violences, les exactions et la répression exercée par le colonisateur. Le réalisateur a situé l'histoire de son film dans le dernier printemps de la Guerre de libération nationale. Dans ce long-métrage, il y a une implication personnelle de Mahdi Charef qui est né à Maghnia en 1952 et, comme le personnage principal de Cartouches gauloises , était, en 1962, vendeur de journaux âgé d'à peine 10 ans. Dans ce film, il a remplacé son copain Jos dans la réalité d'alors par Nico, l'ami d'Ali du film, d'où ce mélange de la réalité et de la fiction. Au travers de ce long-métrage, le réalisateur confie qu'il voulait parler de cette amitié dans un contexte particulier, celui de la Guerre de libération nationale. «Je voulais raconter cette période à travers le regard et les oreilles des enfants, d'Ali le vendeur de journaux et de son copain Nico», notamment, a déclaré M. Charef. Il a confié qu'il a mis des années pour se décider à réaliser ce film, car «c'était très difficile» pour lui «de revivre ces moments et de se remémorer les mêmes personnages». Pour la réalisation de Cartouches gauloises, le cinéaste a séjourné plusieurs mois en Algérie, où il a tourné notamment à Tlemcen, a-t-il indiqué. Le film a marqué la soirée spéciale Algérie programmée dans la sélection officielle Cannes 2007, en hors compétition. Il est également à l'affiche dans la section Un certain regard du Festival. Cette section met en lumière des œuvres cinématographiques de plusieurs pays. Mehdi Charef, 55 ans, arrive en France à l'âge de dix ans et vit dans des cités de transit et les bidonvilles de la région parisienne (Nanterre), une période «difficile» qu'il décrit à travers plusieurs de ses livres. ?crivain, Mehdi Charef débute en tant que réalisateur grâce au cinéaste français Costa Gavras qui lui conseille de réaliser lui-même l'adaptation d'un de ses romans : Le thé au Harem. Le film réalisé en 1985, remporte le César de la meilleure première œuvre et le Prix Jean Vigo.