Elles sont Sud-Africaines, félines, gracieuses, talentueuses et elles ont le rythme dans la peau. Ce sont les filles de Basadi Women of Jazz et elles font démentir l'appellation du groupe britannique de new wave Johnny Hate Jazz. Et pour cause. Le quintette Basadi Women of Jazz était à Alger où il a donné un superbe concert, mercredi soir, à la salle Ibn Zeydoun. Le public a aimé le frais jazz de ces filles d'Afrique du Sud qui se produisent pour la première fois en Algérie. Basadi veut dire femmes en sotho (langue parlée en Afrique australe). Un groupe exclusivement féminin s'étant forgé une dimension internationale de par une série de concerts à travers le monde, notamment à Stockholm ou encore à Singapour. Basadi Women of Jazz est célèbre aussi pour avoir fêté l'anniversaire de Nelson Mandela en animant un concert en son honneur. Aussi, Mabatho Masopha (fondatrice du groupe, leader, flûtiste), Dineo Masopha (percussionniste, sœur de Mabatho), Tshegofatso Montwedi (batterie), Phuti Sephuru (clavieriste) et Goodness Celina Spies (basse), arborant un total look « camouflage » mais pas du tout martial, transporteront l'assistance dans un trip dont la destination est Johannesburg-Alger. « Je vous souhaite la bienvenue et nous allons jouer une musique qui poussera le président à danser sur la table », accueillera Mabatho son bon public. Les Basadi Women of Jazz, en dignes héritières et filles spirituelles d'Ella Fitzgerald, Nina Simone, Aretha Franklin et Diana Ross, délecteront l'auditoire par un répertoire foncièrement soul, gospel, jazzy, swing... Bref, une session afro-jazz magistralement électro-acoustique. Ce fut une invitation à communier, à battre la mesure et à fredonner des titres comme The Lion Sleeps Tonight, Malaïka, déjà interprété par Amani Kitali, Jill Haberkern, Kemunto Mokaya ainsi qu'une belle version de Myriam Makeba. Cependant, les Sisters Soul feront fort avec la reprise de la chanson Stand By Me de Ben E. King, dédiée aux femmes : « Cette chanson est dédiée aux femmes dans la salle et dans le monde pour saluer et souligner leur force. Quelles soient noires, blanches, jaunes... C'est l'unité mondiale des femmes », lancera Mabatho. « Vous êtes un public merveilleux. C'est un sentiment agréable d'être ici, devant vous. Merci beaucoup. Let's dance ! (Que l'on danse !) », cria-t-elle. Rappelées par le public, les cinq filles dans le vent ré-interpréteront Stand By Me qui sera repris a cappella. Il y a eu même des spectateurs qui se sont vu pousser des ailes (airs) en dansant sur scène avec les Basadi Women of Jazz. C'est sûr, le public algérien avait déjà adopté ces filles, hôtes d'Afrique du Sud. Par ailleurs, cette visite s'inscrit dans le cadre de la commémoration de deux dates hautement symboliques, historiquement parlant, dans la lutte contre l'apartheid : le 50e anniversaire de la marche protestataire des 20 000 femmes qui ont investi la rue jusqu'au siège du gouvernement, à Pretoria, pour dénoncer les lois racistes et celui du 30e anniversaire du soulèvement des jeunes et des étudiants ayant commencé dans le township sud-africain de Soweto. Basadi Women of Jazz sont effectivement des Sisters soul. Dont acte. http://www.basadiwomen.co.za/