Ils sont quatre garçons dans le vent... en poupe. Ils ont du talent à revendre et cette insolence créative. Ils font dans du jazz fusionnel d'excellente facture. Ainsi, Kheiredine M'Kachiche, violoniste, Nadjib Gamoura, bassiste, Aminoss, guitariste et Nazim Benkaci, batteur, forment un quartet qui ne cesse de monter. Ils s'appellent Madar. Et ils sont en orbite ! Au grand bonheur des mélomanes, la formation Madar, un « carré d'as » sans démesure aucune, a encore élargi son cercle, enfin son fan-club qui ne cesse de s'agrandir — le bouche à oreille aidant, sans publicité — en donnant un concert à l'auditorium du Théâtre de verdure, jeudi dernier, sous les auspices d'Arts et Culture. Et la salle était archicomble. C'est dire la fébrilité de cet événement. c'est que Madar commence à se forger un nom d'airain sur la place musicale jazz-fusion. Et puis, les gens qui se sont déplacés, n'ont pas été déçus du voyage, enfin du « trip » que Madar leur a offert. Aux premières notes du quatuor, le public est « bluffé ». Une partition d'un jazz contemporain, expérimental, fusionnel, algérianisant... Du jazz free (libre) et frais montrant et démontrant un jeu hors pair d'instrumentistes maîtrisant leur sujet. Une exploration ponctuée par de la pop, jazz-rock, berouali, hard-gnaoui... Des compositions personnelles et personnalisées comme Cirta 208, Algiers, Le Vent du Nord, Harda, M'samii, Ballade maghrébine... Tantôt le fameux quart de note orientalisant, tantôt un slide groovy ou encore des pérégrinations gypsy, marocaines et des inspirations de Miles Davis et de Aïssa Djermouni. Des notes bleues, piquées des riffs d'Aminoss, faisant office de zéphyr pentatonique très chaoui, des respirations malouf et andalouses. Bref, Madar évolue dans une très bonne intelligence musicale où chaque membre à sa minute de gloire de par des solos « tueurs ». La formation existe depuis un an. C'est une rencontre impromptue qui a donné le jour à un projet musical contemporain de jazz à l'estampille algérienne, à l'issue d'une résidence de formation organisée par la fameuse et dynamique association Limma à Constantine. C'est sûr, Madar est mis en orbite et tourne bien. Et Madar dément un titre new wave de ABC : Johnny hates Jazz (Johnny n'aime pas le jazz). Un groupe à surveiller de près ! Et un album qui se profile... Site : www.madarband.com