Aménagé par petits tronçons dans le cadre d'une opération qui n'a guère pris fin, le projet de réhabilitation du CW41 est au cœur d'un défi que les autorités n'ont pu relever. Depuis de longues années, toutes les démarches engagées pour sa réfection n'ont pas abouti. «On a d'abord bénéficié de 25 milliards de centimes lors de la visite du premier ministre Abdelmalek Sellal à Jijel en 2013, nous avons ensuite voulu obtenir une rallonge pour porter cette enveloppe à 45 milliards de centimes pour aménager cette voie sur 41 km entre Sidi Marouf et Ouled Askeur en passant bien sur par notre commune, mais les mesures d'austérité adoptées par le gouvernement on fait que les travaux s'arrêtent après l'aménagement de quelques tronçons, l'opération est gelée faute d'avoir été lancée avant ces mesures», regrette le P/APC de Ouled Rabah. Au bout d'un relief accidenté, la région est enclavée et dépend de cette voie pour respirer. La population trouve des difficultés extrêmes à se déplacer. «Les transporteurs refusent d'emprunter cette route, ils la boycottent», se désole encore le /APC. Circuler sur ce parcours sinueux, c'est prendre le risque d'être confronté à des situations dangereuses. Tout autour et au-delà de ce relief, 14 Mechats vivent dans un pénible enclavement. En hiver, c'est encore plus difficile pour la population de ces contrées de se déplacer, d'aller se soigner ou s'approvisionner en vivres et gaz butane pour affronter la rudesse d'un climat particulièrement dur à supporter. Pour le premier responsable de la commune, c'est surtout le surpoids des camions de grand tonnage qui transportent des enrochements pour des travaux au port de Djen Djen qui ont porté un dernier coup de grâce au CW 41. «On aurait espéré bénéficier d'un retour de manivelle pour notre participation aux projets de protection du port et du terminal à container, mais voila que c'est la route qui subit les contrecoups du passage de ces camions qui ne respectent pas la charge tolérée», déplore notre interlocuteur. Visiblement désarmé pour trouver des solutions à ce problème, sans évoquer les autres contraintes liées au développement de sa commune, pauvre et sans ressources, ce responsable s'interroge, par ailleurs, sur la suite à donner aux 4 milliards de centimes réservés au traitement des glissements sur le parcours du fameux CW 41.