Des marchés de complaisance, on en compte au nombre des jours de l'année à Souk Ahras et c'est les élus de l'APW qui en ont fait le constat lors des débats ayantprécédé la clôture de la dernière session. Le projet d'une place publique à la cité Baoulou dont le coût a été arrêté à 90 millions DA entre dans le sillage des procédés illégaux, a laissé entendre Azzedine Aouidjia. Ce dernier a allusivement fait comprendre à l'assemblée que l'entreprise chargée de ce projet appartient au groupe du P /APC de Souk-Ahras; tout comme d'autres projets du genre notamment les stades de proximité qui donnent matière à jaser depuis des années. «Nous appréhendons l'institutionnalisation de la corruption à Souk Ahras par le biais de tels agissements», a conclu le même intervenant. Tayeb Farouki, s'attaquera à certains comportements néfastes pour la wilaya, à savoir les dépenses excessives en temps d'austérité. Il citera l'exemple de la Banque de l'Agriculture et du Développement rural (BADR) qui loue auprès d'un particulier, et ce depuis des années un immeuble mal conçu pour telle activité à raison de 200 000 DA /mois. Son propre local en phase de réhabilitation depuis près d'une décennie ne figure aucunement dans la liste de ses priorités. «N'aurait-on pas pu investir dans ses propres locaux au lieu de porter à la charge de la BADR un loyer aussi onéreux ?», s'est-il demandé. L'université et la direction des œuvres universitaires (DOU) ne sont pas mieux loties en matière de rationalisation des dépenses. Les défaillances et les retards dans les réalisations des projets ont alimenté les critiques des élus. Il en est ainsi d'une cité universitaire réhabilitée à coups de plusieurs millions de dinars pour donner quelques mois après un arrière-goût d'arnaque et de «maquillage», selon l'expression d'un autre membre de l'APW. Une salle de conférence lancée l'année 2002 est incluse 14 ans après dans les registres des vœux pieux. Deux autres élus en l'occurrence, Khemissi Derardjia et Bousaha, parleront de structures réalisées sans objectif et d'autres qui n'existent que pour justifier les budgets faramineux qui leur ont été alloués. Il s'agit, entre autres, des unités de dépistage scolaire UDS, du gaspillage dans les cantines scolaires et des opérations liées à leur équipement. D'autres élus ont également dénoncé les anomalies existantes dans l'étanchéité des établissements scolaires, les effondrements partiels des édifices pédagogiques et l'absence des toilettes dans certaines structures, pourtant, de construction récente et autres ayant bénéficié d'enveloppes faramineuses dans le cadre des opérations de réhabilitation. Les bureaux d'études et les entrepreneurs n'ont pas été épargnés par les intervenants qui ont qualifié certains récalcitrants de vecteurs de corruption et de dilapidation de deniers publics à Souk Ahras. Le wali qui a pris la parole en fin de session, s'est longuement étalé sur les défis de la wilaya où la rationalisation des dépenses va de pair avec la mise en place d'un circuit macroéconomique local capable de booster la région au rang qui lui est du. Il citera le secteur de l'agriculture auquel il accorde une importance capitale. «La filière du lait est, à elle seule, capable avec le concours de tous les partenaires, à hisser toute la région en un pôle économique. Nous dirons mieux pour les autres filières naissantes telles que celle des légumes secs, des figues de Barbarie et autres. Tout cela fait partie d'une conception globale d'un essor certain que nous atteindrons dans un futur très proche de nous. Les résultats probants sont déjà perceptibles à Sidi Fredj, commune naguère classée parmi les plus pauvres du pays», a déclaré le premier responsable de l'exécutif. Lui-même n'a pas trouvé normal un projet gardé en suspens pour une durée qui excède les 14 années. Il dira, à ce titre, que la liste des entreprises défaillantes sert aussi au suivi rigoureux des projets.