La première mouture de l'avant-projet portant stratégie nationale de lutte contre la violence fondée sur le genre à l'égard des femmes a été soumise, jeudi, à examen par les membres de la commission nationale pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes, présidée par le ministère délégué auprès du ministre de la Santé, chargé de la Famille et de la Condition féminine. Les membres de ladite commission, constituée de différents secteurs, à savoir les départements et institutions étatiques, des associations, des organisations politiques et des syndicats et organisations internationales (Unicef, Unifem, Unfpa), ont adopté le règlement intérieur définissant les modalités d'organisation et de fonctionnement de cette commission. Nouara Djaâfar, ministre déléguée auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière chargée de la Famille et de la Condition féminine, a tenu à signaler, à l'ouverture des travaux, que ce document unique dans le monde arabe, qui émane des différents ateliers de consultation, sera soumis au gouvernement après sa validation par les différents secteurs. L'étude nationale sur l'ampleur de la violence à l'égard des femmes en Algérie et l'étude sur l'insertion socioéconomique de la femme seront présentées à la presse au mois de décembre, nous a-t-elle confié. Elle a indiqué que l'élaboration de la stratégie nationale a été rendue possible grâce à la prise de conscience des institutions de l'Etat, de la société civile, et en collaboration avec les différentes agences des Nations unies, qu'elle a remerciées pour leur soutien dans cette action. Cette expérience aura à gagner, a-t-elle ajouté, si elle sera soutenue par une coopération maghrébine pour « identifier les thèmes et accélérer les changements en faveur des femmes et des enfants », rappelant que des programmes, des projets d'amendement de lois et autres initiatives ont été élaborés pour lutter contre la violence à l'égard des femmes. « Mais il existe encore des entraves et des contraintes, notamment dans l'application des textes législatifs, sur le terrain. Une situation, selon elle, qui empêche les femmes de jouir de leurs droits humains et socioéconomiques. » Cette stratégie nationale vise « à accompagner tous les efforts entrepris et à développer des méthodologies, des instruments et des systèmes de référence pour de meilleurs services et prise en charge des femmes et enfants victimes de violence », a-t-elle précisé, tout en se référant au but de cette stratégie. Lequel est, en fait, de contribuer au développement humain et durable et à la réalisation des droits de la personne et de l'égalité et de l'équité entre les citoyennes et les citoyens par l'élimination de toutes les formes de discrimination et de violence contre les femmes à travers le cycle de vie. Globalement, cette stratégie nationale va axer essentiellement son champ d'action sur la base du plan national en faveur des femmes, initié par l'ancien ministère de l'Action sociale et de la Solidarité nationale, le plan national d'action de lutte contre la pauvreté, la stratégie élaborée par le ministère de la Santé, le plan d'action du ministère chargé de la Famille, les avant-projets de lois portant amendement des codes pénal et de procédure pénale, l'avant-projet du code de la santé publique et la révision du code de la famille. La mise en œuvre de cette stratégie et son opérationnalisation seront appuyées par une mobilisation communautaire et sociale, mais aussi par l'action des commissions de lutte contre la violence à l'égard des femmes et des enfants, à travers un plaidoyer visant au changement des lois et des mentalités. De leur côté, les représentants des différentes agences des Nations unies ont réitéré leur entière disponibilité à continuer à coopérer avec les pouvoirs publics et la société civile pour faire aboutir le présent projet.