Jusqu'au 15 février 2017 à 23h59, vous pourrez voter chaque jour pour Je suis condition humaine, le film documentaire du réalisateur algérien Mohamed Zaoui, en compétition à la 7e édition de la manifestation internationale Nikon Film Festival. Pour ce faire, El Watan Week-end vous livre 5 bonnes raisons pour le soutenir. Le seul représentant arabe Parmi plus de 750 courts métrages en compétition, Je suis condition humaine est la seule production algérienne, maghrébine et arabe à participer à la 7e édition du Nikon Film Festival. Un manifestation qui nous revient cette année avec le thème : «Je suis une rencontre en moins de 140 secondes». C'est-à-dire qu'il faut réaliser un court métrage de deux minutes et vingt secondes au maximum, affublé d'un titre qui commence par «Je suis», dont le sujet est lié, cette année, à la rencontre. En participant à ce festival, le court métrage de Mohamed Zaoui saisit ses chances pour décrocher le prochain Grand Prix du Jury du Festival, présidé par le réalisateur, scénariste et producteur Cédric Klapisch, ou le lauréat des six autres prix qui suivent : Prix de Canal+, Prix des médias, Prix de la mise en scène, Prix 360°, Prix des écoles, et enfin le Prix du public. Classé au top 20 Bien que la compétition est ouverte depuis septembre dernier, le court métrage de Mohamed Zaoui s'est assuré, en une semaine à peine de sa participation, une place parmi le top 50, puis le top 20. Ainsi, Je suis condition humaine sera visionné au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, qui se déroulera du 3 au 11 février prochain, lors des projections officielles. En effet, depuis sa candidature, Je suis condition humaine récolte des centaines de votes et son histoire ne laisse personne indifférent. Chaque jour, de nombreux admirateurs vont sur le site et lui donnent leur voix. Pour certains, c'est même devenu une habitude. Par ailleurs, il est à noter que les internautes ont jusqu'au 15 février 2017 à 23h59 pour voter pour le ou les films de leur choix, en cliquant sur la fenêtre «soutenir ce film». C'est à eux de désigner le Prix du Public, déterminé par une formule détaillée dans le règlement, prenant en compte plusieurs paramètres, dont le nombre de soutiens et votants uniques. Chef-d'œuvre d'un réalisateur pas comme les autres Mohamed Zaoui se qualifie comme le «cinéaste de l'imprévu». En se baladant, il compte sur son Reflex, son appareil photo en bandoulière, pour capter des moments particuliers de la vie. «Quand je prends ma caméra dans un sac où mon appareil photo et que je me balade, je suis dans ma liberté et je fais ce que je veux dans une société où la liberté de filmer est garantie. Je travaille sur l'instant et je capte des moments forts dans la vie des hommes et des femmes.» Ce réalisateur a fait la même chose avec ses deux films précédents quand il a filmé l'écrivain Tahar Ouattar deux mois avant sa mort, ou quand il a immortalisé le retour d'un ancien condamné à mort de la guerre d'Algérie, 50 ans après. Si Mohamed Zaoui est considéré comme le réalisateur de Je suis condition humaine, il est important de noter que ce dernier s'est aussi chargé de filmer, monter, mixer… «Dans mon travail, il n'y a aucune institution ni de financement. Je travaille léger, seul, sous la lumière du jour, sans trépied ni ingénieur du son et sans même un scénario.» Par ailleurs, le réalisateur a déjà été lauréat de plusieurs prix, dont, en 2015, le Palmier d'or au Festival de la Méditerranée d'Alexandrie pour son film Akher Kalem et le Poignard d'or au Festival international du cinéma à Oman en 2013 pour son film Retour à Montluc. Une histoire originale «à la japonaise du Haïku» ! Ce court métrage émouvant de 140 secondes, captivant par ses images en noir et blanc et sa musique attachante, tourne autour de l'histoire d'un vieil homme, rencontré par hasard sur la placette de la Défense à Paris. Il s'y rend chaque jour, seul et ne parle à personne, comme s'il était hors champ ou dans une autre planète. Tout ce qu'il fait : admirer le grand espace. «J'étais en train de me balader à la place de la Défense, et bien sûr mon appareil photo sur moi pour clicher l'architecture des tours de la Défense. Un monsieur était assis à côté de moi, et tout autour de nous des jeunes s'entraînaient. Au passage, des hommes en costume, des technocrates et des ingénieurs en informatique et des touristes des pays du Golfe. Subitement, j'entends une musique d'Oum Kalthoum. Le monsieur assis à côté de moi, l'homme filmé, a mis cette musique. J'ai été bouleversé. C'était une surprise, parce que je n'avais jamais entendu cette musique dans un espace public en France. En regardant le monsieur, j'ai vu le visage que je cherchais depuis longtemps. Visage d'un errant.» Il y a quelque temps, Mohamed Zaoui a écrit une pièce théâtrale intitulée Le Titre restant, dont le personnage s'appelait Tayeh (Le perdu). Il vivait le drame de son pays et sa tragédie à sa façon. «J'ai commencé à le filmer, il n'a pas dit non et a commencé à faire une mise en scène de sa douleur. On est restés ainsi des heures et des heures jusqu'à la tombée de la nuit. Pour moi, c'était un moment fort à immortaliser à tout prix. Quand j'ai vu les images à la maison, je me suis dit : ‘‘c'est un petit poème à la japonaise du Haïku''. Elles m'ont fait rappeler aussi En attendant Godot, la pièce de théâtre de Samuel Becket.» Sur le forum de discussion du site officiel du Nikon Film Festival, les admirateurs ont tout de suite été attachés par l'histoire de cet homme et le film de sa douleur. «C'est difficile de filmer la douleur… Tout est dans le regard, et ça, c'est pas facile à filmer», a commenté un des spectateurs. Une production soutenue par les professionnels Sur les réseaux sociaux ou sur le site officiel du festival, des acteurs, cinéastes, réalisateurs et autres professionnels du domaine n'hésitent pas à exprimer leur fascination pour le film estimé comme «nostalgique» ou encore «d'une originalité à couper le souffle, chargé d'émotions». L'un d'eux est le cinéaste Brahim Sahraoui : «C'est un beau film, une belle esquisse sur un homme fantôme que personne ne semble voir, à part l'œil du cinéaste !» Salah Beddiari ajoute, quant à lui, «Belle œuvre. Elle coule tranquillement comme un ruisseau aux eaux transparentes desquelles émergent la grâce et la classe d'images tendres et expressives dont le clair-obscur magnifie leur beauté.» Ali Hadj Tahar, qui affirme ne pas soutenir les œuvres dans ce type de compétitions, fait exception pour Je suis condition humaine et trouve le film «émouvant, tendre et fragile». «Je suis agréablement surpris par la richesse du sens qui s'en dégage. La rencontre de La condition humaine que représente cet homme plein de douceur et d'inquiétude est profondément touchante. Un homme aux gestes improbables, traqué et en perte d'ancrage dans un univers glacial, d'une uniformité monochrome, de cubes imposants et de verticalités en butte aux nues. Un homme hésitant à danser ou à pleurer en l'honneur d'un chant revenant d'outre-tombe tel un hologramme en souffrance. Un homme en proie à une nostalgie d'un autre univers fait de courbes doucereuses, de cercles ouverts et d'arabesques veloutées que seuls les grains de couscous nous révèlent…», s'est exprimé l'un des fans.