La récente agression israélienne contre les Palestiniens, et surtout les habitants de Beït Hanoun, a entraîné un certain nombre de changements. D'abord au niveau des Palestiniens qui scellent leur unité, avec des alliances insoupçonnées il y a peu. Et très probablement même sa stratégie. C'est le président palestinien Mahmoud Abbas qui s'en est fait l'écho hier en affirmant qu'il n'y aurait « ni sécurité ni paix » sous « l'occupation et la colonisation » israéliennes. L'occasion est toute trouvée, s'agissant de la commémoration du 2e anniversaire de la mort de Yasser Arafat, symbole du nationalisme et de l'unité palestiniens. Dans ce discours prononcé à Ramallah, le successeur du défunt leader, qui s'est toujours prononcé pour la démilitarisation de l'intifadha, a indiqué que « la paix et la sécurité ne se réaliseront pas sous l'occupation, la colonisation et l'annexion d'El Qods par Israël. Le peuple palestinien n'abandonnera pas un centimètre de sa terre et, avant tout, d'El Qods », a-t-il affirmé devant des milliers de personnes rassemblées à Ramallah. « Si Israël veut la paix, il doit appliquer les décisions internationales et se retirer des territoires palestiniens et arabes jusqu'à la ligne verte de 1967, ainsi que reconnaître nos droits nationaux », a-t-il ajouté. « Nous avons choisi la voie de la paix et des négociations et nous avons initié la trêve unilatérale et nous avons favorablement accueilli un rôle actif du Quartette (pour le Proche-Orient) mais le gouvernement israélien perd une opportunité en fuyant la table des négociations », a-t-il insisté. « Le temps est venu pour le gouvernement israélien de savoir que la poursuite de l'occupation et de la colonisation de nos terres est une chose impossible et que les forces militaires (...) ne briseront pas notre volonté », a ajouté M. Abbas. Ainsi donc, les Palestiniens poursuivront leur résistance, sauf que Mahmoud Abbas ne donne aucune précision sur la nature de celle-ci, et surtout pas si cela implique ou pourrait impliquer le recours aux armes comme le suggère l'appel lancé conjointement la semaine dernière par différents groupes palestiniens afin de venger les morts de Beït Hanoun.