La production américaine d'hydrocarbures non conventionnels enregistre, depuis quelque temps, une accélération grâce à de nouveaux forages d'huile de schiste, notamment dans le bassin de Permian, à l'ouest du Texas. Une dizaine de puits sont mis en service en moyenne chaque semaine depuis novembre dernier, selon les statistiques de la compagnie parapétrolière Baker Hughes, qui en comptabilisait 529 à la fin de la semaine dernière, contre 316 à fin mai 2016. Selon la même compagnie, la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, qui s'élève actuellement à 4,5 millions de barils (soit près de la moitié de la production américaine) pourrait grimper d'environ 500 000 barils cette année. Les opérateurs sont encouragés par le nouveau président, Donald Trump, qui a promis de lever un certain nombre de barrières réglementaires aux forages, mais aussi par la hausse des prix du pétrole enclenchée depuis l'accord des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur une réduction progressive de la production pétrolière. Il faut dire, cependant, qu'une hausse de l'activité des producteurs de pétrole de schiste outre-Atlantique pourrait minimiser l'impact positif des efforts de plafonnement de la production à l'échelle mondiale. Hier déjà, les cours de l'or noir ont enregistré un net recul puisque le brent affichait un repli de 2,43% à 55,71 dollars vers 16h (heure algérienne), alors que le brut perdait 2,41% et se situait à 52,69 dollars. Les producteurs de pétrole non conventionnel ont réalisé d'énormes efforts pour réduire leurs seuils de rentabilité. Selon les zones, ils recommenceraient à gagner de l'argent avec un baril autour de 50 dollars, alors qu'il fallait au moins 70 à 80 dollars il y a encore deux ans. Ce seuil serait même tombé à 45 dollars le baril dans le Dakota du Nord et à 25 dollars dans certains comtés du Texas, souligne l'agence Bloomberg. Aussi, la relance du crédit des banques américaines au profit des investisseurs encourage beaucoup de producteurs à relancer leur activité et devrait aboutir à une augmentation de la part de marché du pétrole de schiste américain. Plusieurs de ces compagnies, tels que Pioneer Natural Resources, Diamondback Energy et RSP Permian ont déjà annoncé avoir revu à la hausse leurs budgets et prévoir d'augmenter leur production. Les producteurs de pétrole et de gaz renégocient tous les six mois leurs lignes de crédit avec leurs banques sur la base de la valeur de leurs réserves. Lors du dernier cycle de négociations, à l'automne, 34 compagnies ont vu leurs lignes de crédit revalorisées de 5% en moyenne, soit de 1,3 milliard de dollars au total, selon les données rassemblées par l'agence Reuters. Les crédits mis à leur disposition par les banques ont ainsi atteint 30,3 milliards de dollars, contre 28,9 milliards au printemps, alors qu'ils avaient été amputés de 40% sur les trois cycles de négociation précédents.