Les syndicats autonomes affiliés à l'intersyndicale de la Fonction publique dénoncent «le mépris supplémentaire du gouvernement». Invités à une réunion de «conciliation», les délégués des syndicats autonomes découvrent avec déception que l'ordre du jour de cette rencontre est finalement une journée d'information sur la retraite, qui se tient aujourd'hui au siège du ministère du Travail, dont le texte régissant le système est adopté et le décret publié au Journal officiel. Pour les représentants des syndicats autonomes, le gouvernement, qui a joué solo pendant tout le processus d'amendement du texte régissant le système de retraite, notamment en supprimant les clauses liées à la possibilité de départ en retraite anticipée, «cherche aujourd'hui à faire diversion en vue d'un apaisement à la veille des législatives», soutient Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) estime que «le mépris supplémentaire» affiché par le gouvernement traduit l'attitude habituelle de l'Exécutif concernant l'exclusion des syndicats du débat sur le dossier de la retraite et d'autres questions liées au monde du travail. DROIT DES TRAVAILLEURS La mobilisation «doit être sans faille» pour protéger les droits des travailleurs, menacés par l'amendement du code du travail qui se profile, estiment les représentants des syndicats autonomes, à l'origine de plusieurs actions de protestation en 2016 contre la nouvelle loi sur la retraite, la loi de finances 2017 et qui «se mobiliseront encore contre le recul sur les droits syndicaux et contre la précarisation de l'emploi». M. Meriane s'interroge d'ailleurs sur la finalité d'organiser une journée d'information sur un texte déjà adopté. PROTECTION DU POUVOIR D'ACHAT Les syndicats, qui ont annoncé une série de rassemblements et des sit-in à partir du 28 janvier, ont décidé de prendre part à la rencontre «sans aucun changement de notre position concernant les rassemblements à venir». Les travailleurs exprimeront leur ras-le-bol concernant le recul sur les acquis et exigeront des moyens de protection du pouvoir d'achat, explique M. Amoura. A rappeler que malgré un large mouvement de protestation, la loi 16 relative à la retraite a été adoptée le 30 novembre par l'APN et le 21 décembre par les membres du Conseil de la nation. Cette loi, qui prend effet à compter du 1er janvier 2017, fixe l'âge de départ à la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. Le texte stipule également que «pour pouvoir bénéficier de la pension de retraite, le travailleur doit avoir accompli un travail effectif dont la durée doit être au moins égale à sept ans et demi et avoir versé les cotisations de Sécurité sociale».