Malgré plusieurs appels au calme, les syndicalistes semblent tenir tête au gouvernement. Réunie, hier devant l'APN puis empêchée par la police, une centaine de syndicalistes se sont retrouvés devant la Grande Poste pour manifester contre le projet de loi fixant l'âge de départ à la retraite à 60 ans. Les groupes syndicaux qui ont annoncé leur sit-in devant l'APN, samedi dernier, se sont vus, hier, empêchés par la police, où il se présentait, en même temps le projet de loi sur la retraite. Un dispositif important de police a été déployé aux alentours de l'APN, dès les premières heures de la matinée. Des policiers antiémeute et des agents de la police en civil étaient présents de la Grande Poste jusqu'au siège de l'APN, en passant par le boulevard Zighoud-Youcef, interdits aux piétons. Plan B, c'était à la Grande Poste que les protestataires ont observé leur rassemblement contre cette réforme. Selon Messaoud Boudiba, président du Cnapest, plusieurs syndicalistes ont été arrêtés un peu partout à Alger. Malgré les différents appels du ministre du Travail, de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, au calme, insistant sur le fait que les portes du dialogue sont toujours ouvertes, l'intersyndicale a réitéré, samedi, lors d'une conférence de presse sa position concernant l'annulation du projet de loi relatif à la retraite. Environ 12 syndicats autonomes représentant les secteurs de l'Education, de la Santé, de l'administration publique et les travailleurs de Sonelgaz, ont réaffirmé leur attachement à ce que l'organisation de ce sit-in soit pacifique devant le siège de l'APN, au même moment où se présente ledit projet de loi devant l'APN pour exprimer leur position qui rejette le projet de loi amendant et complétant la loi 83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite. Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyès Merabet a souligné que «l'intersyndicale est déterminée à poursuivre la grève», pour dénoncer l'annulation de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, et revendiquer l'Association des syndicats autonomes à l'élaboration du code du travail et la préservation du pouvoir d'achat. Le secrétaire général du syndicat national des travailleurs de l'éducation, Abdelkrim Boudjenah, a estimé que ce sit-in qui intervient après trois jours de grève se veut un message au Parlement pour exprimer le rejet des syndicats autonomes de la loi de finances 2017 adoptée récemment par l'APN, du projet de loi sur la retraite et sur le code du travail. L'interlocuteur a insisté sur l'importance de créer un observatoire national du pouvoir d'achat, mettant en garde contre le recul du pouvoir d'achat en 2017. Le secrétaire général du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest), Oualha Salim a déploré le fait que le gouvernement n'ait pas associé les syndicats autonomes aux débats sur le projet de loi relatif à la retraite, précisant que l'intersyndicale «continuera à lutter pour l'abrogation de cette loi», même en cas de son adoption par le Parlement (APN et Conseil de la nation). Le coordinateur national du syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane a affirmé que «le taux n'est pas important vu que l'intersyndicale a exprimé par ces mouvements de protestation sa position qui rejette le projet de loi relatif à la retraite et l'atteinte au pouvoir d'achat».