La 10e édition du Festival du théâtre arabe se déroulera en Tunisie en 2018. La pièce Kharif (Automne) de la troupe marocaine Anfass a décroché, jeudi soir à la Maison de la culture de Mostaganem, le prix Al Kacimi du 9e Festival du théâtre arabe, qui s'est déroulé du 10 au 19 janvier à Oran et Mostaganem. Mise en scène par Asmaa Houri, la pièce évoque le drame d'une femme qui souffre d'un cancer et qui tente de lutter contre la maladie et contre le mépris de la société. Le jury, présidé par le Soudanais Youssef Aydabi, a estimé que ce spectacle, basé sur un texte puissant et une chorégraphie contemporaine, s'est distingué par l'interprétation des comédiennes (Farida Bouazzaoui et Salima Moumni), par l'expression corporelle, la conception de la mise en scène et l'utilisation de la musique vivante. Le jury a salué la créativité artistique et le contenu humain de la représentation. «La pièce glorifie la vie à travers un corps tourmenté qui s'éteint petit à petit, mais qui défie la maladie. Ce spectacle a réussi à atteindre le cœur et l'esprit de tout le monde grâce à une conception esthétique de qualité. La pièce célèbre la volonté de vivre et d'affronter les douleurs», a souligné Youssef Aydabi. Le jury a nominé El Tholth al khali (No man'land), de Tounès Aït Ali (Algérie), Ya rab, de Mustafa Al Rekabi (Irak) et El Qala'a (La citadelle), de Ali Al Husseini (Koweït). Huit troupes étaient en compétition au festival. Le prix porte le nom de Sultan Bin Mohamed Al Kacimi, président de l'Institut arabe du théâtre et gouverneur de Shardjah (Emirats arabes unis). La pièce Kharif ouvrira le prochain festival de Shardjah en mars. Le jury a plaidé pour la présence permanente des pièces des Emirats, en raison du fait que le festival arabe est une initiative qui vient de ce pays. Le jury, qui était composé aussi de Fethi Abderrahmane (Palestine), Randa Al Asmar (Liban), Adjadj Salim (Syrie) et Youssef Al Hamdane (Bahreïn), a plaidé pour la mise en valeur du comédien sur scène et pour l'utilisation de la langue arabe classique en tant que langue véhiculaire commune. Le jury a critiqué l'utilisation abusive des nouvelles techniques créatives sur scène «qui, souvent, cachent les faiblesses de la mise en scène ou de la scénographie». Le Maroc a décroché les trois prix de la recherche académique sur le théâtre, revenus à Abdelmadjid Ahri, Adel Lekrib et Amel Benouis. Le premier prix de Noujoum al tamhil al jamai'i (Les stars de l'interprétation universitaire) est revenu à l'université de Skikda pour la pièce Cri d'espoir et à l'université de Mostaganem pour La Maison de Bernarda Alba. L'université de Sidi Bel Abbès a obtenu la deuxième distinction pour Fin de spectacle, et la direction des œuvres sociales d'El Oued a eu le troisième prix pour Les deux servantes. Le festival a rendu un hommage particulier à Benbrahim Fathnour, ancien directeur de la communication du Théâtre national algérien (TNA), décédé dernièrement, en présence de sa famille. La cérémonie de clôture, qui a duré plus de trois heures, a débuté avec un film sur l'œuvre du dramaturge Ould Abderrahmane Kaki, natif de Mostaganem, suivi de la présentation de Rihlet hob (Voyage d'amour), un spectacle dansant, mis en scène par Fouzia Aït El Hadj, d'après un texte de Omar Bernaoui, une musique de Mohamed Boulifa et une chorégraphie de Slimane Habes, avec la participation, entre autres, de Yousfi Toufik, Souad Khelfaoui, Mahfoud Berkane et Hocine Benhadj. Le 9e Festival du théâtre arabe, qui portait le nom du comédien Azzeddine Medjoubi, a été organisé par l'Institut arabe du théâtre et l'Office national de la culture et de l'information (ONCI). Les deux parties ont signé des accords de partenariat dans le domaine du théâtre qui seront annoncés lors d'une conférence de presse prévue à Alger. Ismaïl Abdallah, secrétaire général de l'Institut arabe du théâtre, a annoncé que la dixième édition du Festival du théâtre arabe aura lieu en Tunisie en 2018.