La mouvance islamiste est en pleine restructuration à l'approche des élections législatives. Ainsi, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Front du changement (FC) ont scellé leur destin, alors que le Front pour la justice et le développement (FJD), le Mouvement Ennahda et le Mouvement pour l'édification nationale (MEN) doivent lancer aujourd'hui de manière officielle l'Union pour Ennahda, la justice et l'édification (UEJE). «Cette alliance est stratégique. Mais elle n'en est pas moins électorale dans la mesure où les partis qui la composent ont décidé de prendre part aux prochaines élections en présentant des listes communes à travers tout le territoire national et même à l'étranger», a indiqué à l'APS Ahmed Dane, président du MEN. «Cette alliance reste ouverte à toutes les formations qui croient aux principes de la Déclaration du 1er Novembre 1954 et comptent promouvoir le processus démocratique à travers un exercice pacifique de la politique», a-t-il ajouté. Pour sa part, M. Douibi, président du mouvement Ennahda, juge que «l'objectif de cette union n'est pas uniquement électoral, car l'UEJE compte présenter une approche en mesure de permettre au pays de relever les défis politiques et socioéconomiques». Les partis de l'UEJE espèrent que d'autres formations politiques les rejoindront. «Toutes les formations politiques sont les bienvenues dans cette alliance», a confié M. Douibi à l'APS. Pour sa part, le député Lakhdar Benkhelaf, du FJD, a relevé que «la fusion visait la réunification des rangs», précisant que «présenter des listes communes aux élections n'est qu'une étape politique de cette alliance». L'autre grande réunification concerne le MSP et le Front du changement. Les deux formations ont décidé de présenter des listes communes sous la bannière MSP. Cette première étape doit préfigurer la fusion entre les deux partis, prévue en 2018. Cette réunification marque le retour de Abdelmadjid Menasra au MSP, après l'avoir quitté pour lancer le FC, en 2011. Pour justifier sa décision et démentir les raisons avancées pour justifier cet accord, M. Menasra a expliqué que cette fusion «n'intervient pas sous la pression de la loi électorale», précisant qu'il s'agit d'«un acte stratégique qui s'appuie sur les expériences du passé, médite le présent et prépare l'avenir, et qui est aussi de nature à réhabiliter le processus politique et électoral». Pour sa part, M. Makri estime que cette fusion «se veut une réunification des cadres de l'école de Mahfoud Nahnah qui jouissent d'une grande compétence», ajoutant que les cadres des deux partis, issus de la même école, retrouvent leur état naturel et initial après avoir été séparés par les circonstances. Les partis islamistes ont déjà eu recours à des alliances à l'approche d'importantes échéances électorales. Ainsi, l'Alliance de l'Algérie verte, réunissant le MSP, Ennahda et El Islah, est née pour une meilleure participation aux législatives de 2012. Sans oublier la participation, en 2004, du MSP dans l'Alliance présidentielle en compagnie du Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) pour «la mise en œuvre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika», comme le rappelle l'APS.