Les élections législatives prochaines mobilisent les partis islamistes qui explorent les possibilités d'alliances électorales. Le FJD et Ennahda, ou encore le nouveau venu sur la scène politique, le MCN El-Bina, y travaillent d'arrache-pied. Le FJD d'Abdallah Djaballah "est en train de mener des discussions non seulement avec le mouvement Ennahda, mais aussi avec d'autres formations politiques", nous a affirmé le numéro deux du parti, Lakhdar Benkhellaf. Selon d'autres sources, cette démarche répond, en outre, à l'objectif de nouer des alliances électorales, pour surtout répondre aux exigences de la loi électorale révisée, surtout l'exigence de justifier d'un score électoral de 4% lors du précèdent scrutin. Les listes communes leur permettraient d'assurer la surveillance des centres et bureaux de vote. Mais à travers la confection des listes électorales communes, il est permis aussi d'espérer à chacune de ces formations, sous la poussée d'une base commune acquise au projet, de relancer un ancien projet de réunification des rangs des partis islamistes, qui remonte à 2008, avec notamment le mouvement Ennahda, et à d'autres nouveaux venus sur la scène. On évoque particulièrement le cas du Mouvement pour la construction nationale MCN-El Bina, créé récemment par d'anciens transfuges du MSP, entre autres Ahmed Dane, le SG, et Mustapha Boumehdi, son président. Ce que confirmera le député du FJD en affirmant que "ces discussions sont ouvertes à toutes les éventualités". La démarche vise également à combler le vide au sein de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) laissée par le MSP d'Abderrazak Makri qui a décidé de faire cavalier seul. Mais pas dans l'immédiat, avertit le SG du mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, pour qui "la priorité est accordée aux alliances pour les élections législatives". "Nous avons entamé les alliances en 2012, mais la loi organique relative aux élections nous a posé un grand défi, comme pour tout le monde, ce qui nous a incités à rechercher de possibles alliances", dit-il, ajoutant que "la conjoncture, notamment le peu de temps qui reste pour les élections législatives, nous impose de préparer les élections pour se consacrer ensuite aux projets futurs". Selon lui, une alliance avec des partis d'autres courants est possible, indiquant, à titre d'exemple, que "contrairement à ce qui se faisait auparavant, la rencontre entre Ennahda et le RCD n'est plus un tabou maintenant". Le chef du parti Ennahda plaide pour le regroupement des familles politiques, lors des prochaines élections et au-delà, en souhaitant que "des alliances soient bâties sur une base politique et non idéologique, parce que ces dernières sont insuffisantes pour l'action selon les priorités nationales, notamment les défis politique, économique et la citoyenneté et l'Etat de droit". AMAR RAFA