Malgré des résultats plutôt sveltes, une ligne plus ou moins contestée par les sportifs locaux et une dette qui s'élève à plus de 190 millions de dinars, l'équipe fanion de Souk Ahras, en l'occurrence l'ESSA (Entente Sportive de Souk Ahras) réussit bon an mal an à engranger des sommes importantes. De quoi susciter moult interrogations quant à l'absence d'une volonté réelle d'assainissement et de suivi, par ces temps d'austérité et de rationalisation des dépenses. Ce fut d'abord Ali Rouainia, président de l'association, qui mit en garde l'administration, les instances judiciaires et la famille sportive contre les cas flagrants de détournements dans la section de football. «J'ai les documents qui prouvent le retrait illégal d'une somme de plus de huit millions de dinars», n'arrêtait-il pas de marteler. Il sera relayé par Aït-Djoudi et Rafaâ, deux anciens membres du staff dirigeant, qui tirèrent la sonnette d'alarme avant de claquer la porte et déclarer par voie de presse que la gestion financière du club est entachée d'irrégularités passibles de peines d'emprisonnement. Des transactions avec les joueurs recrutés depuis des wilayas lointaines, aux salaires et autres primes décidés de manière unilatérale, en passant par les frais de déplacement et de consommation, ils établirent un bilan plutôt sombre. Les tout derniers mécontents qui appréhendent ladite gestion et même s'ils n'ont pas officiellement annoncé leur départ, n'ont pas manqué de soulever une foultitude de dépassements et une anarchie manifeste dans le bureau de l'association ESSA, laquelle association, qui chapeaute des clubs fantoches, s'implique à outrance dans la section de football. oici les propos d'un membre du bureau de cette dernière, fraîchement installé et qui annone déjà un départ imminent: «L'opacité dans laquelle sont tenus les documents comptables, l'absence d'une stratégie de travail et l'implication de certaines sphères par personnes interposées dans le club ne peuvent qu'augurer un échec certain.» Notons que pour cette saison aussi, les bonnes volontés ont été encore au rendez-vous. Un sénateur, en l'occurrence Tayeb Djabbar, a fait don d'une année de salaire à l'ESSA, et Mustapha Dahmani, le PDG de l'ENAP (Entreprise nationale des peintures) a pris en charge tout l'équipement du club, sections seniors et juniors comprises. La wilaya a, de son côté, débloqué la somme de 2 MDA en début de saison. Point d'évolution ni de stabilité de l'équipe.