En 2005, pas moins de 4412 viols ont été recensés par le ministère français de l'Intérieur dans toute la France. Le phénomène est en explosion. A cela plusieurs raisons : détérioration des liens sociaux, chômage, prostitution et perte de repères familiaux. Alors que le nombre de ces affaires franchissait 2000 cas en 1995, le chiffre a plus que doublé en l'espace de douze ans. Plus que jamais donc, les affaires d'agressions à l'encontre de la gente féminine occupent les services de police et de gendarmerie qui prennent très au sérieux ce phénomène. Une exposition sur les violences subies par les femmes est organisée en ce moment à Paris. Elle vise à « sensibiliser les hommes sur ce sujet inquiétant, appelé à prendre d'autres dimensions à cause de la détérioration du climat social et économique ». Alors qu'il est toujours difficile pour une femme de sortir de son silence pour dénoncer son agresseur, notamment dans les milieux maghrébins de France, les pouvoirs publics ont mis en place dans tous les commissariats de police des grandes villes « des policiers référents », qui sont en général des fonctionnaires femmes. Leur mission : recueillir les dépositions des femmes et filles violées en toute sécurité et sans qu'elles éprouvent un sentiment de honte ou de peur. Pourtant, malgré ce dispositif et une loi sévère qui condamne à 20 ans de prison ferme l'auteur d'un viol, le tabou semble encore avoir de beaux jours devant lui. D'après une association féministe qui défend les femmes violées et qui recueille leurs témoignages, seule une personne sur dix porte plainte. Les autres préfèrent garder le silence des années durant. Ce qui complique davantage la situation. Les statistiques relatives à ce sujet indiquent que 70% des viols sont élucidés et leurs auteurs punis. Mais les investigations sont longues et n'aboutissent pas toujours à des résultats satisfaisants. Toutefois, les psychologues et les policiers sont arrivés, tout de même, à déterminer approximativement le profil type des ces hommes qui s'adonnent à ce genre de pratique. Ils viennent souvent des milieux défavorisés, âgés de 20 à 40 ans et choisissent les parkings souterrains, les squats ou les caves comme lieux pour commettre leurs forfaits. La loi est sévère concernant les auteurs de viols. Quinze à vingt ans de prison sont requis contre le coupable. Surtout si celui-ci exerce une autorité quelconque sur la victime ou si cette dernière est enceinte. Parmi tous les pays d'Europe, c'est la France qui affiche le plus haut taux en matière de condamnation des violeurs. L'apparition des analyses génétiques (ADN) a largement contribué à retrouver les coupables et à les juger rapidement et sévèrement. Mais, si un pays comme la France, avec ses tribunaux et ses services de sécurité, peine à mettre fin à ce genre de fléau, qu'en est-il de l'Algérie où le code de la famille est l'un des plus archaïques au monde et où la parole de l'homme pèse plus que celle de la femme ? Cette éternelle victime...